Le premier ministre Philippe Couillard a montré des signes d’exaspération, mardi, en se plaignant des fuites dans les médias au sujet des coupes envisagées dans les services publics. La dernière en lice : la révision du programme de congés parentaux qu’il juge lui-même « très généreux ».
« Ce que je remarque, c’est que les fuites ne parlent que de questions de services et qu’il n’y a aucune mention des changements de structures importants qui sont en cours », a affirmé Philippe Couillard avant de participer au caucus de ses députés.
Ces fuites ne sont pas des ballons d’essai lancés par le gouvernement, s’est-il défendu. Elles proviennent plutôt des « structures dans le secteur public », de la part de personnes qui « essaient de ralentir les changements », juge-t-il, confirmant ainsi indirectement que ces fuites, plus que de simples rumeurs, ne sont pas sans fondement.
Le programme de congés parentaux pourrait être trop généreux. « C’est le genre de réflexion qui est en cours », a indiqué le premier ministre. « Mais je ne peux pas vous en donner la conclusion aujourd’hui. Il est certainement très généreux. Mais on sait qu’il est également très utile pour les familles du Québec. »
Pour tous les ministres, le mot d’ordre, mardi, c’était ni d’infirmer ni de confirmer quelque réflexion que ce soit. Le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, François Blais, responsable du programme des congés parentaux, a suivi la consigne à la lettre. « Pour le moment, il n’y a personne qui doit s’inquiéter. On l’a dit souvent : tout est sur la table », a-t-il dit. Le fait que tout soit envisagé peut toutefois en inquiéter certains.
Selon Le Journal de Québec, le gouvernement planche sur la possibilité de réduire la durée des congés parentaux de 12 à 10 mois, et même à 9 mois, tout en révisant à la baisse la proportion du salaire remboursée aux parents. Comme le programme des congés parentaux est financé en totalité par des cotisations versées par les employeurs et les employés, les seules économies que le gouvernement pourrait réaliser proviendraient de la diminution des cotisations qu’il verse lui-même à titre d’employeur.
À l’ouverture de la session parlementaire, le chef de l’opposition officielle, Stéphane Bédard, est revenu sur les coupes ou les hausses de tarifs qui ont trouvé écho dans les médias. « J’ai l’impression que le premier ministre s’est muté en militant caquiste », a-t-il raillé. Philippe Couillard ne s’est pas formalisé de cette observation. « Il y a parfois des bonnes idées qui sortent de la bouche du chef de la CAQ », a-t-il convenu.
Yves Bolduc sous les tirs
En cette première période de questions à l’Assemblée nationale, tant le Parti québécois que la Coalition avenir Québec se sont acharnés sur le ministre Yves Bolduc, réclamant qu’il rembourse la totalité de la prime de 215 000 $ qu’il a reçue pour prendre en charge des patients quand il était député dans l’opposition, patients qu’il a dû laisser tomber quand il est devenu ministre.
« S’il est tellement attaché à cet argent, qu’il démissionne, a lancé la leader parlementaire péquiste, Agnès Maltais. Comment le trio médicolibéral peut-il sereinement parler de vider les poches des familles de la classe moyenne, alors qu’il refuse de rembourser des sommes acquises d’une façon que nous considérons immorale ? »
Le chef de la CAQ, François Legault, a demandé au premier ministre s’il est possible de prendre en charge 1500 patients et de bien faire son travail de député. Philippe Couillard a continué à défendre son ministre. Yves Bolduc a soutenu qu’il voyait ses patients les soirs et les fins de semaine. « Au moins j’avais à coeur d’aider les autres. Et je tiens à le dire : je suis reconnaissant envers les patients parce que c’est une clientèle que j’apprécie énormément », a-t-il fait valoir.
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