Coronavirus. À Marseille, des patients vont être traités avec de la chloroquine

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Un traitement peu coûteux qui enrage les pharmaceutiques

Le professeur Didier Raoult, spécialiste des maladies infectieuses, annonce avoir obtenu l’autorisation de mener un essai de traitement à l’hydroxy-chloroquine sur des personnes contaminées par le Covid-19.


Le professeur Didier Raoult, spécialiste renommé des maladies infectieuses, a annoncé, ce lundi 9 mars, avoir obtenu l’autorisation de débuter un test de traitement à la chloroquine sur des patients atteints du coronavirus à Marseille.


La chloroquine est un médicament couramment utilisé contre le paludisme et peu onéreux, dont le directeur de l’Institut Méditerranée Infection avait vanté les vertus, à la fin du mois de février.



Une étude chinoise


Didier Raoult se basait, pour cela, sur une étude menée en Chine auprès de 100 patients, qui semblait montrer une meilleure efficacité qu’un traitement classique pour contenir l’évolution de la pneumonie, pour améliorer l’état des poumons, pour que le patient redevienne négatif au virus et pour raccourcir la durée de la maladie.


Avec la chloroquine, on coupe l’herbe sous le pied de plein de gens qui rêvaient de décrocher le Prix Nobel pour avoir trouvé un nouveau médicament ou un nouveau vaccin, ironisait alors le professeur Raoult.


L’objectif du test grandeur nature, qui va être mené à Marseille avec de l’hydroxy-chloroquine, a deux objectifs selon le médecin : améliorer la prise en charge clinique des patients qui présentent une pathologie relativement grave et faire diminuer la durée pendant laquelle un malade est contagieux.



Plusieurs spécialistes français s’interrogent


Si le médecin marseillais se montre optimiste, ses prises de position ont suscité la prudence de nombreux spécialistes des virus et des épidémies.


Il faut faire attention car la chloroquine […] a un certain nombre d’effets indésirables […] : affections du système immunitaire, affections gastro-intestinales, nausées, vomissements, des troubles au niveau hépatique voire hématologique, a prévenu le professeur Jean-Paul Giroud, l’un des spécialistes les plus reconnus en pharmacologie et membre de l’Académie nationale de Médecine.


L’étude chinoise sur laquelle se base Didier Raoult présente des limites, selon François Maignen, docteur en pharmacie et spécialiste de santé publique : Il faut avoir à disposition les protocoles, pour savoir comment l’étude a été conduite, quels ont été les critères d’évaluation, la population de patients et une fois les résultats disponibles, il faut une phase de publication […] pour que les données soient évaluées de façon critique par des experts.


Aujourd’hui, la communauté scientifique n’est pas très convaincue. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas s’y intéresser, avait fait savoir Jérôme Salomon, numéro 2 du ministère de la Santé, le 26 février.