Les libéraux n’auront pas perdu leur temps en palabres. Les militants de Justin Trudeau réunis en congrès à Halifax ont adopté toutes les résolutions au menu sans débat aucun.
Ainsi, les résolutions réclamant la décriminalisation de toutes les drogues, la légalisation de la prostitution, l’implantation d’un régime pancanadien d’assurance-médicaments, le recouvrement des impôts dans les paradis fiscaux ou encore l’instauration d’un revenu minimum garanti ont toutes été adoptées à la vitesse de l’éclair. Après une présentation d’une minute par leur instigateur, les résolutions ont été une à une soumises au vote. Il aurait fallu qu’au moins 50 militants lèvent leur carton pour qu’il y ait débat permettant aux partisans et aux opposants d’exposer leurs arguments. Cela n’est pas arrivé.
« J’aurais peut-être préféré un peu plus de débat », a convenu le député ontarien Nathaniel Erskine-Smith, qui pilote la résolution sur les drogues.
Il faut dire que très peu de militants se trouvaient dans la salle. Alors que près de 3000 personnes assistent à ce congrès bisannuel du Parti libéral du Canada (PLC), ils étaient environ 250 seulement dans la salle de la plénière samedi matin. Le processus pour lequel deux heures avaient été prévues n’aura duré que 40 minutes.
Les militants avaient la veille priorisé 20 résolutions parmi les 30 ayant été acheminées au congrès. (Dans le processus, celle proposant l’instauration d’un congé d’étude payé modelé sur le congé parental a été écartée.) De ces 20, les militants doivent encore en prioriser 15 au courant de la journée. Ces 15 feront alors partie du programme du PLC pour les huit prochaines années. Rien n’oblige toutefois le parti à les inclure dans son programme électoral.