Il est facile, pour Philippe Couillard & cie, d'accuser le PQ de vouloir semer la zizanie au sein de la population québécoise en brandissant le spectre de la souveraineté. On n'en attendrait pas moins de leur part, comme en témoigne cet extrait d'une récente intervention du chef libéral à l'Assemblée nationale : « Le choix sera très clair pour les Québécois. D'un côté, c'est le projet du Parti québécois qui projette l'image d'un Québec qui est faible, qui est frileux, qui est assiégé. De l'autre, c'est notre modèle du Parti libéral du Québec qui priorise l'économie, la prospérité et surtout l'ouverture envers les autres » (http://www.vigile.net/Marois-prepare-un-referendum-a-l).
Mais cet argument et les autres griefs du même acabit que les anti-charte ont pu invoquer pour dénoncer le projet de loi 60 relèvent d'un sophisme qu'il importe de dénoncer sans relâche. Outre qu'ils n'ont d'autre but que d'instiller chez nos compatriotes la crainte de déplaire aux minorités en s'affirmant en tant que peuple fier de ses racines, leurs raisonnements faux dissimulent une réalité incontournable qu'eux-mêmes ont peur d'affronter ouvertement : la question de l'avenir du Québec, qui est loin d'être réglée !
Les Québécois n'aiment peut-être pas la « chicane », comme les fédéralistes se plaisent à l'affirmer. Mais ce n'est pas en faisant l'autruche comme ils le font que les problèmes vont disparaître comme par enchantement ! Il ne suffit pas de vouloir parler des « vraies affaires » comme l'économie et la dette publique pour que le Québec cesse subitement d'être spolié par les prédateurs en tout genre ou que la corruption à tous les échelons de la société s'arrête spontanément. Au contraire ! Tant sous le règne de Jean Chrétien à Ottawa que sous le règne de Jean Charest à Québec, la rapacité incessante des profiteurs du régime actuel ne s'est jamais démentie, au point où le Québec est désormais perçu comme la province la plus corrompue et la plus pauvre du Canada. Si la situation est à ce point déplorable actuellement, le PQ n'y est pour rien...
Car si les libéraux fédéraux et provinciaux ont réussi à prouver une chose au fil des dernières décennies, c'est essentiellement qu'ils s'y connaissent en « affaires »... louches ! Quand ils parlent d'économie, ils font surtout référence aux intérêts... de leurs bienfaiteurs ! Mais les magouilles politiques ont ceci de « bien », après tout : elles ne soulèvent pas de vagues (sauf lorsque les scandales éclatent à l'occasion), pour la simple raison que tous les argentiers du régime qui travaillaient dans les coulisses s'entendent comme larrons en foire pour escamoter la vérité aux yeux des citoyens ordinaires. Du coup, pas de disputes sur la place publique !
Pauline Marois a rappelé à juste titre que « le chef de l'opposition officielle […] veut signer la Constitution sans consulter la population du Québec » (voir lien déjà mentionné). Encore une fois, les troupes inféodées au Canada préfèrent balayer le problème sous le tapis de peur de susciter la polémique ou de réveiller « l'immonde bête » nationaliste qui sommeille en chaque Québécois de souche. Ces assoiffés de pouvoir et d'argent privilégient les ententes à l'amiable, « entre amis », plutôt que les négociations franches au vu et au su de tous. Preuve qu'ils n'ont que mépris pour le « petit peuple », qui le leur rend plutôt bien puisque celui-ci a perdu depuis belle lurette confiance en ses élites prétendument « lucides » et « éclairées ».
Or, en prétendant qu'il réussira à permettre au Québec de réintégrer le giron constitutionnel canadien là où tant d'autres avant lui ont échoué, Philippe Couillard s'illusionne carrément, en plus de tromper les électeurs. Il faudrait au bon docteur plus qu'un coup de bistouri, voire de baguette magique, pour que le reste du Canada consente à satisfaire enfin les revendications traditionnelles du Québec, même réduites à une peau de chagrin.
En réalité, comme l'a si bien exprimé le ministre Jean-François Lisée dans son blogue, « pour une part croissante de nos voisins, le Québec apparaît de plus en plus comme un corps étranger » (http://www.vigile.net/Le-Canada-un-corps-etranger-C-est,59620). En refusant de s'attaquer résolument aux problèmes constitutionnels depuis l'échec des accords du lac Meech, les fédéralistes n'ont fait que semer le vent qui se lève. Ils risquent de récolter bientôt la tempête, voire la tempête du siècle ! Et ils l'auront bien cherché...
Car s'il y a encore des divisions au Québec, les libéraux en sont en grande partie responsables. Ainsi, à l'époque de Robert Bourassa, ils ont « triché » en refusant de faire leur devoir de patriotes quand c'était le temps. Ils se seraient tenus debout que nous n'en serions pas là aujourd'hui. Or, voilà-t-il pas que le chef actuel du PLQ s'abaisse désormais à se faire « la voix d’Ottawa », comme l'a souligné récemment le chroniqueur Michel David (http://www.vigile.net/La-voix-d-Ottawa)!
Les fédéralistes sont-ils rendus si bas qu'ils sont prêts à faire toutes les courbettes et à subir toutes les humiliations plutôt que de défendre avec courage les intérêts de l'ensemble de la population contre les intrusions d'Ottawa ? Méritent-ils dès lors que les Québécois accordent leur confiance à des gens qui n'ont d'autre ambition que d'être la voix de leurs maîtres ? à « un parti ethnique au service des forces anglicisées et anglicisantes », pour reprendre les propos de Robert Laplante (http://www.vigile.net/Editorial-Se-faire-de-la-couenne) ?
Le chef libéral n'en a pas moins raison sur un point. « Pour M. Couillard, les Québécois appelés aux urnes devront choisir entre deux avenues aux directions opposées », comme le mentionne Martin Ouellet (voir le premier lien mentionné ci-haut).
Les Québécois devront effectivement trancher sous peu : soit ils veulent une reprise du magouillage et de la corruption dans un régime dysfonctionnel de plus en plus étranger à leurs aspirations légitimes, soit ils choisissent de reprendre leur marche vers la souveraineté dans le calme et la sérénité, en en parlant ouvertement, entre adultes consentants. Comme un peuple arrivé à maturité qui a la ferme intention de prendre courageusement son destin en main plutôt que de laisser des bonimenteurs de la trempe de Philippe Couillard & cie décider de son avenir.
Le choix nous appartient !
Le spectre du magouillage et de la corruption...
«Choisir entre deux avenues aux directions opposées »
Miser sur l'indépendance du Québec
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
22 février 2014Concernant les chicanes...
Il me semble que depuis quelques années, les chicaniers sont les Canadians et ceux qui supportent le Canada.
L'Assemblée nationale vote une loi sur les écoles passerelles et la Cour suprême la désavoue.
Nous avons un code civil sur les conjoints de fait et la Cour suprême vient détricoter l'affaire.
Tout le Québec demande un Pont Champlain sans péage, vital pour l'économie montréalaise, Ottawa exige un péage sinon pas de pont.
Le Québec ne veut rien savoir de la monarchie britannique, Ottawa en met et en remet.
Alors que le Québec se développe en paix comme un "corps étranger" de plus en plus indépendant, les canadians sont de plus en plus chicaniers. Ce sont eux qui font de la chicane et ce sont eux qui détruisent le Québec à chaque jour.
Nous avons le choix: le Canada avec ses chicanes constantes (et constitutionnelles qui approchent avec le Sénat, entre autres) ou la voie du pays, la voie normale pour les peuples libres.
Archives de Vigile Répondre
21 février 2014Tous partis confondus, on a jamais vu autant de politiciens reclyclés encore et encore qu'en ce 21e siècle.
La preuve que les gens aiment les politiciens de carrière qui sont pour eux une assurance en ce qui concerne le statu quo social, politique et économique. Et c'est au Système auquel ils tiennent particulièrement, en particulier ceux qui ont une vie que l'on pourrait qualifier de "satisfaisante"; sans oublier que pour ces satisfaits de la vie, il y a aussi cette valorisation personnelle que procure le Système en maintenant les plus démunis dans leur pauvreté, faisant ressortir davantage leur propre réussite.
Si le statu quo prévaut toujours et que les souverainistes semblent satisfaits de la bonne gouvernance provinciale du PQ qui, ils le savent bien, n'aboutira pas à la souveraineté, c'est que ces souverainistes s'en accommodent bien, sinon le PQ ne serait pas si discret sur la souveraineté. Cela démontre que même sa base est loin d'être prête et surtout, elle n'est pas prête à prendre ce risque de faire la souveraineté.
Je me rappelle de cette dame qui écrivait si bien sur Vigile, madame Moreno, et qui a cessé parce qu'elle a compris que jamais rien ne change et ne changera au Québec, que ce soit au niveau d'un projet de pays ou d'un projet de société quelconque ou d'une amélioration des conditions de vie des plus démunis de la société.
Il faut relire le dernier article qu'elle a rédigé pour Vigile, ça fait réfléchir:
http://www.vigile.net/Petits-pains-et-petites-ambitions