Chantiers sous surveillance

CHUM



(Québec) Si les contribuables québécois ont aujourd'hui une meilleure idée de l'investissement requis pour construire les futurs hôpitaux universitaires de Montréal, ils doivent en remercier le vérificateur général du Québec. Sans sa vigie, la tentation aurait été forte chez les libéraux de cacher l'explosion des coûts.
Il est difficile de croire au hasard. Mercredi, le vérificateur général Renaud Lachance a rendu public un rapport sur les projets de modernisation du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM), du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) et du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine. Le vérificateur a constaté un écart colossal de 2 milliards $ entre le budget approuvé par le gouvernement libéral en 2006 et les estimations des coûts disponibles en 2008.
Lundi, le premier ministre Jean Charest et son ministre de la Santé ont lancé l'appel de propositions pour le CHUM et actualisé à la hausse le budget nécessaire pour concrétiser le projet. Pure coïncidence?
Plutôt une mesure préventive pour ne pas être accusé d'avoir perdu le contrôle et de cacher le coût réel de ce grand chantier, comme l'ont fait ses prédécesseurs dans d'autres projets. Mercredi, le vérificateur général pouvait donc se réjouir que le gouvernement adopte prochainement par décret un nouveau budget qui permettra d'arrimer les travaux prévus, leur coût et leur échéancier.
Grâce à l'initiative du vérificateur d'avoir à l'oeil les grands chantiers de l'État, nous venons d'éviter de plonger dans un scénario cauchemardesque du type «métro de Laval» ou «Gaspésia», où les contribuables sont placés devant un fait accompli : la facture finale dépasse largement le budget prévu.
Nous ignorons ce que la modernisation des trois centres hospitaliers coûtera à la fin de l'exercice. Nous savons cependant que le chiffre lancé en 2006 par le gouvernement libéral ne tient plus la route parce que les plans ont changé et que le financement privé n'est pas au rendez-vous. Avant même la première pelletée de terre, nous sommes avisés que plus de fonds publics seront nécessaires. Nous ne l'apprendrons pas le jour de l'inauguration parce que des politiciens ont préféré taire la vérité sur l'ascension des dépenses.
Le vérificateur général doit donc continuer de surveiller de près les chantiers, surtout qu'il soulève des doutes sur la structure de gouvernance adoptée. Son regard est d'autant plus indispensable que le CHUM et le CUSM seront peut-être érigés dans le cadre d'un partenariat public-privé, une première au Québec pour des projets d'une telle envergure.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé