Célébrer la richesse

Tribune libre

Célébrer la richesse ?
Monsieur Gérard Deltell disait quelques jours avant l'ouverture de la rencontre du réseau de droite Liberté Québec qu'il fallait être fiers d'avoir des personnes riches au Québec. Même si je suis une personne de gauche je n'ai rien contre les personnes riches si: elles gagnent leur argent en travaillant fort sans exploiter leurs employés, sans exagérer sur le prix des biens et services qu'elles vendent, sans spéculer à la bourse ou dans l'immobilier, sans tromper le fisc ou profiter d'un paradis fiscal à l'étranger, et sans avoir obtenu un contrat gouvernemental après avoir contribué à la caisse du Parti Libéral. Dans ces conditions et si elles partagent généreusement leur richesse avec les plus démunis en payant taxes et impôts, en donnant pour les bonnes causes et qu'elles aident les pays en voie de développement je n'ai rien contre la richesse de ces personnes.
Je pense que malheureusement les personnes riches sont en grande majorité des personnes qui ont hérité de parents riches ou ont fait leur argent sur le dos des autres et parfois de façon criminelle. Elles sont égocentriques, avides de pouvoir et ne pensent qu'à avoir encore plus d'argent. Sinon elles seraient les premières à parler de redistribution et à passer à l'acte. Le problème c'est qu'elles ne sont pas les seules à penser et à agir comme elles le font. Plusieurs personnes de classe moyenne ou même de classe démunies les prennent comme modèle et à leur échelle pensent et agissent comme elles. Et ces valeurs dominantes individualistes axées sur l'enrichissement et la surconsommation sont fortement encouragées par la publicité et des émissions de télé comme Le Banquier du richissime duo Schneider-Péladeau.
C'est ce courant de pensée qu'alimentent en avec succès depuis des années l'Institut économique de Montréal, le Journal de Montréal et les radios poubelle de Québec, l'ADQ et maintenant le Réseau Liberté Québec et messieurs Joseph Facal et François Legault.
Ce courant de pensée est fort dangereux car s'il met le doigt sur des réalités comme l'inefficacité des administrations publiques, le paiement par la classe moyenne de lourds impôts et taxes avec en retour de moins en moins de services, le corporatisme syndical etc. mais leurs solutions sont mauvaises et au profit de quelques uns. En prônant le démantèlement de l'état, la réduction des impôts, la privatisation à outrance notamment dans le domaine de la santé, bref le chacun pour soi, il en résultera un plus grand enrichissement d'une minorité et une détérioration des conditions de vie pour la majorité de la population, une rupture encore plus grande des liens sociaux. Tout cela entraînera un révolte des laissés pour compte et des troubles sociaux dont personne ne sortira gagnant. Il faut y penser à deux fois avant de joindre leurs rangs.
Yves Chartrand
Montréal


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    27 octobre 2010

    C'est pourtant si simple, si clair peut-être trop...
    Les gens regardent mais ne voient pas et ils entendent mais n'écoutent pas et encore moins ne comprennent. Il faut dire que le tue-tête "à droite toute" de nos médias standards empêche la réflexion tranquille...