Pour la deuxième fois dans cette jeune campagne électorale, le chef du Bloc québécois a appelé les sympathisants des autres partis - Libéral, NPD, Vert - à rallier sa formation pour empêcher une victoire majoritaire du Parti conservateur. «Au Bloc, il y a de la place pour tous les Québécois qui souhaitent empêcher les conservateurs d'obtenir une majorité», a déclaré Gilles Duceppe dimanche.
Au début de la campagne, M. Duceppe s'était adressé nommément aux Québécois fédéralistes, soutenant que s'ils ne voulaient pas d'une société enfermée dans «un corridor idéologique étroit, ils ont tout intérêt à voter pour le Bloc».
Les Québécois qui croient au Canada doivent y penser à deux fois avant de succomber aux chants des sirènes bloquistes. Le Bloc québécois a beau en parler de moins en moins (le mot «souveraineté» n'apparaît qu'une fois dans son énoncé politique des présentes élections), l'indépendance demeure sa raison d'être. Sa «défense des intérêts du Québec» est toute entière faite dans une perspective souverainiste. M. Duceppe en a une nouvelle fois fait la démonstration au cours des derniers jours en réclamant que le gouvernement Harper enchâsse dans la Constitution la reconnaissance de la nation québécoise. «Moi, je pense qu'au bout du compte on ne pourra jamais obtenir ce qu'on veut à l'intérieur du Canada», a confié M. Duceppe. Mais si la Constitution était amendée comme il le souhaite, cela ne démontrerait-il pas que la souveraineté est moins nécessaire que jamais? Pas pour les bloquistes: «Tout gain pour le Québec est un pas de plus vers la souveraineté», affirme Gilles Duceppe. Autrement dit, peu importe ce que fait le gouvernement fédéral, dans le sens des intérêts du Québec ou non, le Bloc y verra un argument de plus en faveur de la souveraineté.
Les bloquistes cherchent à rassurer les fédéralistes en soulignant que la souveraineté ne se fera pas à Ottawa, mais à Québec, par un référendum. Sans doute. Toutefois, le passé montre que chaque député élu sous la bannière du Bloc se met au service de la cause souverainiste. Le Bloc et le Parti québécois travaillent main dans la main. Les chefs des deux partis se concertent et chacun participe aux activités du parti frère. Si le Bloc recherche, plus que jamais cette année, le vote des fédéralistes, il s'empressera de les oublier le lendemain du scrutin.
Pourquoi un Québécois fédéraliste voterait-il pour le Bloc en 2008? Parce qu'il craint un gouvernement conservateur majoritaire? Pour bien des fédéralistes, la domination continue des souverainistes dans la représentation du Québec à la Chambre des communes est tout aussi inquiétante que le conservatisme radical de M. Harper.
S'il veut que son appel aux fédéralistes soit crédible, Gilles Duceppe doit s'engager à ne pas faire, directement ou indirectement, la promotion de la souveraineté pendant son prochain mandat. Le chef bloquiste est-il prêt à prendre cet engagement envers les fédéralistes qu'il courtise? S'il ne le fait pas, les électeurs comprendront que cette année comme par le passé, chaque vote pour le Bloc viendra de facto renforcer le camp souverainiste.
Ce que doit dire Gilles Duceppe
Bloquer Harper en votant libéral, peut-être?...
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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