The Big One

Ça va faire le pillage

Si Tomassi fait tomber le gouvernement Charest, je jure, sur la tête de ma mère, de lui envoyer une enveloppe brune

L'Affaire Tomassi - actualité 2011


San Francisco, la ville américaine la plus densément peuplée des États-Unis après New York, se situe dans une zone à risque sismique élevé du fait de la présence de la faille de San Andreas qui traverse la région de la baie de San Francisco du nord au sud.
Les deux principaux tremblements de terre ayant touché la ville sont ceux de 1906 et de 1989. En 1906, une grande partie de la ville a été détruite par le gigantesque incendie déclenché à la suite du séisme.
Depuis ce temps-là, les citoyens de Frisco attendent The Big One. C'est le nom donné au tremblement de terre terriblement dévastateur qui devrait survenir bientôt sur la côte ouest puisque, selon les scientifiques, ce phénomène se reproduirait périodiquement, tous les 100 ans environ.
Ils attendent The Big One et pourtant, ils vont travailler tous les matins comme si de rien n’était.
C'est un peu dans le même état d'esprit que vit une grande partie du mouvement indépendantiste aujourd'hui. Ils attendent The Big One, c’est-à-dire, pour certains, le Grand Soir et pour d’autres, ils appréhendent la Grande Défaite.
Le dernier sondage de CROP les laisse indifférents. Certains continuent de croire, parce que c’est vraiment rendu une question de foi aveugle, que la stratégie, déjà perdante à deux reprises, est la bonne, c’est-à-dire, on se fait élire, et tant de jours après l’élection, on fait un référendum, 51% de OUI dans la boîte et BINGO, on est indépendant. Mais ça ne fonctionne pas comme ça. Le monde n’est plus là. Le monde ne croit plus à ça. Les gens ont bien vu ce qui s’est passé avec le fédéral en 1995.
[Le coup de sonde en ligne mené par CROP en septembre auprès de 1000 répondants révèle aussi que les Québécois ne se reconnaissent plus dans le débat politique qui a dominé la scène provinciale au cours des 40 dernières années.
Ce sont 77 % des Québécois qui affirment que le débat sur l’avenir politique du Québec doit être mis de côté afin de s’attaquer à des problèmes plus immédiats, et 71 % qui voient le débat national comme étant dépassé.->http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/politiquefederale/archives/2011/10/20111012-170721.html]

Et l’élection du 2 mai l’a confirmé.
D’autres pensent que le 2 mai n’était qu’un petit tremblement de terre précurseur et annonciateur de celui, énorme, qui leur pend au bout du nez si on se présente aux élections avec un programme de référendum alors que la population n’en veut rien savoir.
Depuis une couple d’années, le PQ a compris ça. La direction du PQ a compris que les gens en ont assez des fausses promesses, des illusions et des experts qui, supposément, savent comment faire l’indépendance. Et le PQ en a pris acte. Je ne pense pas que le PQ va prévoir un référendum à son prochain programme électoral.
Ceux qui, aujourd’hui, tiennent mordicus à nous mener à un autre référendum à court terme, courent à leur perte et nous entraîneraient avec eux.
Mais si ce n’est pas un référendum, qu’est-ce que les gens veulent ?
D’après Youri Rivest, vice-président chez CROP, depuis la publication inopinée du rapport de Jacques Duchesneau, «C'est comme si ç'avait coupé les jambes à Jean Charest. Ç'a été cassé net par le rapport et la réaction du gouvernement. Ç'a a suscité une forte insatisfaction et replongé le gouvernement vers les bas-fonds, résume M. Rivest. C'est comme si le gouvernement avait traité à la légère quelque chose qui préoccupe tout le monde.» Avec des niveaux d'insatisfaction à 74%, «on a des chiffres de fin de régime, on retrouve les creux records du gouvernement Mulroney en 1993», observe le spécialiste.
Le Grand Ménage
Proposez aux gens de nettoyer le gouvernement de sa corruption et proposez-leur de doubler l’efficacité de la gestion de l’État et là, vous allez voir qu’ils sont intéressés. C'est ce qui explique des mouvements spontanés comme le Mouvement du 24 septembre.

Alors, proposer aux Québécois de faire le ménage, de sortir les vidanges pour assainir l’air, de sortir les libéraux, vendus au privé, et de faire l’enquête élargie sur la corruption libérale, ça, c’est porteur. Et abolir une couche inutile d’administration, comme le gouvernement du Canada, ça aussi, ça intéresse le monde.

Ce que les gens veulent, ce sont des résultats et que ça viennent sonner dans leurs poches. C’est fini les grands discours. Les citoyens ont perdu leurs illusions. Ils sont devenus pragmatiques.
Les étiquettes ne veulent plus rien dire. Regardez le libéral Charest qui était conservateur, le péquiste Bouchard qui était fédéraliste conservateur, le duo Legault/Sirois, aujourd’hui des CAQuistes qui étaient libéral pour un et péquiste pour l’autre, et des péquistes qui deviennent indépendants indépendantistes…

Avant, il suffisait qu’un personnage en colère déclare qu’il en avait assez, qu’il sorte du garde-robe travesti en souverainiste, qu’il lance son cri primal pour la souveraineté du Québec, comme Lucien Bouchard ou Jean Lapierre, et aussitôt les gens tombaient en pâmoison.

C’est fini tout cela. Maintenant, les gens ne se laissent plus berner. Surtout les plus jeunes. Ils veulent du changement, des résultats concrets et veulent que LEURS INTÉRÊTS SOIENT DÉFENDUS.

On parle de $$$ maintenant.

50,000,000,000 $ d’impôts par année à Ottawa, puis il faut se mettre à genoux pour se faire payer un pont, ça va faire, stie ! On ne parle plus de faire disparaître des petites commissions scolaires là. Non, on parle d’abolir le gouvernement fédéral du Québec.

Nous sommes un État multimilliardaire.

Juste dans le sous-sol de l’île d’Anticosti, il y a un trésor de 4 000 milliards de dollars qui sommeille. C’est 40 milliards de barils de pétrole à 100 $ le baril, minimum, quand il va être extrait.

Pourtant, nos jeunes n’ont plus accès à des fonds de pension. Ils devraient supporter à même leur salaire le fardeau de la génération qui les a précédés. Le gouvernement veut couper 800 millions dans la Santé et l’Éducation.

ÇA VA FAIRE LE PILLAGE
Et pendant ce temps-là, Power Desmarais va venir s’empiffrer à même nos richesses naturelles, à même notre pétrole, à même la Caisse de dépôt et à même Hydro-Québec, grâce à la complicité des libéraux.
La collusion dans la construction, à côté de Power Corp, c'est de la petite bière. C'est du petit change. Et l'enquête que Charest va peut-être ordonner, c'est une distraction pour continuer d'organiser le pillage de haut-niveau.

Il faut sortir les libéraux pour fermer le robinet et finalement redonner à l'État du Québec un certain tonus.
C’est pas juste les indépendantistes qui sont écoeurés par la gouvernance fédéraliste, c’est pas juste les payeurs de taxes qui n’en peuvent plus de payer. Il commence à y avoir pas mal de monde qui veulent que le PLQ décri$$. Et ça inclut des syndicalistes pas nécessairement corrompus qui ne veulent pas que les travailleurs portent le blâme de la situation dans la construction par le biais de la loi 33.
Il y a aussi des personnes, disons-le, reliées au crime organisé, qui en savent pas mal sur le PLQ et qui pourraient réagir en s’ouvrant la trappe ou en tirant la "plug".
Pensez-vous que Tomassi va encore voter avec le PLQ à l’Assemblée nationale, sur une motion de censure ? J’ai hâte de voir ça.
Si Tomassi fait tomber le gouvernement Charest, je jure, sur la tête de ma mère, de lui envoyer une enveloppe brune.
Rhéal Mathieu.

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Ex-felquiste.

Accusé faussement des attentats de la BAF. (Voir Le Journal le Québécois, numéro 3, 2008).





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    13 octobre 2011

    Je suis en désaccord avec la première partie de l'article, mais moins avec la seconde.
    Je crois qu'il faut recommencer à semer, à expliquer, non pas dans une perspective péquiste du Grand Soir, mais pour revigorer les idéologies collectivistes.
    Les gens ne sont pas devenus fédéralistes; ils sont devenus individualistes.
    Il est là notre ennemi.