Avec son «Made in America», le nouveau président des États-Unis, Donald Trump, risque-t-il de nuire à l’économie du Québec et du reste du Canada? Oui!
La moitié des filiales de sociétés étrangères établies dans le Grand Montréal sont américaines. Alors, il va sans dire que les nouvelles mesures protectionnistes que mettra en place Donald Trump nous toucheront.
Croisons cependant les doigts pour que les dommages ne soient pas trop majeurs. Après tout, il serait important de lui rappeler que depuis l’entrée en vigueur de l’Accord de libre-échange Canada–États-Unis en 1989, et de l’ALENA par la suite, le commerce bilatéral de biens et services entre le Canada et les États-Unis a plus que triplé, pour atteindre les 690 milliards de dollars. Et avec le Québec, les échanges commerciaux totalisent les 94 milliards.
Il serait pertinent de rappeler à M. Trump que, selon le gouvernement fédéral, quelque 9 millions d’emplois aux États-Unis sont tributaires des échanges commerciaux et des investissements avec le Canada.
MAUVAIS PRÉSAGE
Comme on sait, Donald Trump a affirmé que le Mexique allait écoper, tout en emmurant son grand partenaire de l’ALENA. Il a aussi menacé la Chine, la deuxième puissance économique au monde, en affirmant que les importations chinoises pourraient être assujetties à des droits de douane exorbitants.
Avec son offensive «antidélocalisation» d’emplois pour relancer l’activité industrielle américaine, M. Trump a déjà convaincu des groupes tels Fiat/Chrysler et Ford de prendre l’engagement de favoriser les États-Unis. GM devrait emboîter le pas. Et je parie que Toyota et d’autres grands constructeurs collaboreront...
Gare également aux compagnies pharmaceutiques américaines. M. Trump a accusé l'industrie pharmaceutique américaine d'être un «désastre», lui reprochant de vendre à trop gros prix aux États-Unis des médicaments fabriqués à l'étranger.
ET NOUS ?
Côté mauvais présage, rappelons que la multinationale américaine Mondelēz (ex-Kraft Foods) va fermer les portes de son usine «Biscuiterie Christie» à Montréal, mettant ainsi à pied ses 454 travailleurs d’ici la fin de 2017. Elle récupérera cette production de biscuits aux États-Unis.
Et on apprenait jeudi que les 55 employés de Valmont Structures (lampadaires) à Sainte-Julie, dont le siège social est au Nevada, perdaient leur emploi sur le champ.
Avec sa grande présence dans l’industrie automobile, l’Ontario ne pourra que perdre des plumes aux mains des Américains.
Par ailleurs, notre dynamique secteur pharmaceutique risque de passer dans le tordeur de la nouvelle administration américaine.
Environ 76 % des exportations québécoises de produits pharmaceutiques et médicinaux sont destinées aux États-Unis.
Le rapatriement de l’industrie pharmaceutique américaine se fera en partie sur le dos de la nôtre. Des grandes pharmaceutiques américaines implantées au Québec? Merck, Pfizer, Charles River Labs, McKesson.
Autre secteur industriel québécois susceptible de perdre des plumes au profit des Américains: celui de la fabrication d’aéronefs. La vente d’aéronefs accapare le 1er rang des exportations du Québec vers les États-Unis. Ils en ont acquis pour 5,6 milliards de dollars.
Les grands noms américains de notre industrie aérospatiale? Pensons à Pratt & Whitney, Bell Helicopter Textron, L-3 MAS, Esterline CMC Electronics.
L’aluminium et le papier, voilà deux autres secteurs vulnérables au protectionnisme de Trump.
À suivre...
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