Le Québec n'a pas signé la Constitution de 1982. Ni René Lévesque, ni Pierre-Marc Johnson, ni Robert Bourassa, ni Daniel Johnson, ni Jacques Parizeau, ni Lucien Bouchard, ni Bernard Landry et pas même Jean Charest, aucun premier ministre souverainiste ou fédéraliste du Québec n'a accrédité le coup de force de Trudeau. Il y a eu le beau risque. Puis la tentative de Meech. Puis celle de Charlottetown. Et plus récemment, le Conseil de la fédération. Les parties se sont-elles rapprochées? Loin de là. Le Canada a enterré la question. Son allié fédéraliste québécois n'ose plus en poser. Et pour cause!
Les deux entités, Québec et Canada, s'avancent dans des directions diamétralement opposées. La démonstration nous en a été fournie par le sondage exhaustif (28 questions) conduit par le Bloc Québécois et les IPSO (Intellectuels pour la souveraineté) auprès d'un millier de personnes au Québec (1001) et d'un millier également au Canada (1007). Les questions posées ont été identiques pour les deux groupes. Et pour être assurés que les réponses ne seraient pas affectées par l'origine linguistique de ceux et de celles qui les recueilleraient, au Canada les questions ont été posées par des Canadiens anglais. Les spécialistes concluent que la méthodologie employée pour le sondage fut hyper professionnelle. Les résultats? Fulgurants.
Sur l'intégration de la reconnaissance de la nation québécoise dans la Constitution: 83% des Québécois sont pour et 73% des Canadiens sont contre. Sur le retrait des programmes fédéraux avec pleine compensation: 70% des Québécois sont pour et 81% des Canadiens sont contre. Sur le contrôle par Québec de l'immigration sur son territoire: 78% des Québécois sont pour et 77% des Canadiens sont contre. Sur la nomination par Québec de trois juges sur neuf à la Cour suprême: 83% des Québécois sont pour et 73% des Canadiens sont contre. Sur le droit de véto du Québec à des changements constitutionnels sans son accord: 72% des Québécois sont pour et 82% des Canadiens sont contre. Etc. Etc.
La tentative de Meech a eu lieu il y a vingt ans. Les sujets sur lesquels les sondés ont été interrogés portaient sur les matières de Meech. Si en 1990 les avis étaient partagés 50/50, force nous est de constater qu'aujourd'hui les deux camps ont cheminé dans des directions totalement opposées. Il se trouve peut-être encore des Québécois pour nourrir le rêve de voir le fédéralisme canadien se transformer pour répondre à leurs aspirations. Le sondage leur sera un coup de massue."On est passé à autre chose! C'est-tu assez clair"? leur répond le Canada. Restent les inconditionnels du Canada. Vendre la soumission, ce n'est pas aisé. C'est même un défi à l'intelligence.
"C’est-tu assez clair ?"
Vendre la soumission, ce n'est pas aisé.
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