Burqa : le faux courage

Burqa interdite


Depuis lundi, la loi interdisant le voile intégral dans l’espace public est en vigueur en France. Sauf quelques zozos qui s’époumonent à hurler à l’islamophobie dès qu’on évoque la difficile intégration de sa communauté musulmane, les observateurs ont salué le courage de cette décision.
Ces félicitations pourraient être prématurées. Le courage de la France dans l’affaire de la burqa masque peut-être une démission silencieuse dans la lutte contre la fragmentation causée par le multiculturalisme.
S’en prendre à la burqa n’est pas très difficile. Même la gauche multiculturelle modérée favorise son encadrement au moins partiel. La burqa représente un échec de l’intégration? Évidemment. Mais cet échec peut prendre bien d’autres formes, moins caricaturales mais culturellement aussi inquiétantes.
Le problème? Fixer notre attention sur la burqa, c’est normaliser paradoxalement le hidjab, le voile ordinaire. Ceux qui veulent avoir l’air tolérant et modéré en distinguant avec un air savant la première du second tombent dans un piège.
Car il n’y a pas de différence fondamentale entre la burqa et le hidjab. Le deuxième est aussi problématique que la première. Il l’est peut-être même plus dans la mesure où il est davantage répandu.
Le voile intégral représente une grossière déclaration de refus d’appartenance à la société occidentale. Le voile simple ne représente qu’une déclaration plus subtile. Ce n’est pas la taille du tissu qui compte, mais sa signification. Et la signification du voile n’est pas d’abord religieuse, mais politique.
Même chose pour le droit des femmes. Le voile intégral enferme la femme dans une prison mobile qui indignerait le masculiniste le plus borné. Mais le hidjab ne relève pas de la simple pudeur : il consacre lui aussi une forme de ségrégation sexuelle inacceptable.
Il faut cesser de voir la religion comme un phénomène purement individuel relevant d’abord de la conscience de chacun. La religion est un phénomène social et politique. Celui qui refuse de le reconnaître se bande les yeux et fait ­volontairement l’aveugle.
Cela pose la question du rapport de l’islam aux sociétés occidentales. L’islam ne doit pas seulement se conformer à nos lois. Il doit respecter nos mœurs, ce qui veut dire qu’il doit consentir à sa sécularisation, à sa modernisation.
Il ne faut plus reconnaître aux fondamentalistes un monopole sur la définition de l’islam. Les musulmans modérés, qui sont nombreux, désirent s’adapter à l’Occident. Il faut les y aider. C’est non seulement notre droit, mais notre devoir.


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