La division du vote conservateur a donné 13 ans de pouvoir aux libéraux de Jean Chrétien et de Paul Martin après la formation du Parti réformiste de Preston Manning, a rappelé l'ex-premier ministre Brian Mulroney, mardi.
«Toute division à l'intérieur d'une formation politique est nuisible quant au résultat ultime et Maxime (Bernier) aura à réfléchir sur tout ça», a-t-il dit en marge d'une conférence sur sa carrière à Bibliothèque et archives Canada.
M. Mulroney, qui a siégé avec le père de Maxime Bernier, Gilles Bernier, pendant neuf ans, a souligné qu'il n'avait pas été consulté pour le projet de parti politique qu'entend fonder le député de Beauce.
Maxime Bernier a claqué la porte du Parti conservateur le mois dernier en affirmant que le parti était «trop corrompu intellectuellement et moralement pour être réformé». Il avait passé la plus grande partie de l'année dernière à confronter le chef conservateur Andrew Scheer sur sa politique en matière de gestion de l'offre.
Maxime Bernier siège désormais comme indépendant. Il a entamé des démarches auprès d'Élections Canada pour lancer sa nouvelle formation politique et compte en dévoiler le nom et le logo vendredi.
Ses appuis se précisent
Un dragon, un militant de la marijuana et un ancien député conservateur qui a soutenu la campagne à la direction du député franc-tireur Maxime Bernier apportent maintenant leur secours à la création de son parti.
Bien qu'il ait soutenu avoir plusieurs personnalités importantes derrière lui, personne ne s'est manifesté publiquement jusqu'à présent.
Michael Wekerle, banquier d'affaires et ex-vedette de l'émission «Dragon's Den», Marc Emery, militant pour la légalisation du cannabis — déjà mis à l'amende pour trafic —, et l'ancien député fédéral conservateur Gurmant Grewal, de la Colombie-Britannique, ont tous déclaré à La Presse canadienne qu'ils soutenaient le projet de parti de Maxime Bernier.
Aussi, Luc Harvey, député conservateur de la circonscription de Louis-Hébert au Québec de 2006 à 2008, a affirmé récemment au journal «Le Devoir» qu'il «porterait avec le plus grand plaisir la bannière de Maxime (Bernier)» si l'occasion se présentait.
M. Wekerle a dit être impressionné par Maxime Bernier parce qu'il est «très fidèle à sa parole».
«Ce qu'il dit, c'est ce qu'il fait, c'est ce qu'il croit. C'est un homme politique, mais il ne marche pas en dehors de ses principes fondamentaux et pour moi, j'ai trouvé cela très impressionnant», a affirmé M. Wekerle. Il a dit croire que Maxime Bernier a «les intérêts supérieurs canadiens à c¡ur» et l'a également qualifié de «très canadien».
Élections fédérales de 2019
Maxime Bernier dit qu'il a recueilli plus de 90 000 $ en moins de deux semaines pour soutenir son nouveau parti. Il espère avoir les signatures et autres documents requis pour inscrire le nouveau parti à Élections Canada plus tard cet automne, en vue de se préparer pour les élections fédérales de 2019.
M. Wekerle a réitéré que Maxime Bernier ne déroge pas de ses principes et a laissé entendre que cela était inhabituel en politique.
«Ses politiques ne changent pas. Il ne va pas avec le vent. Il dit ce qu'il ressent et je ne suis peut-être pas d'accord avec toutes ses politiques, mais au moins il a été cohérent», a-t-il ajouté.
Pour sa part, M. Grewal, député conservateur entre 1997 et 2006, a déclaré que le Parti conservateur fédéral avait «perdu le contact» avec les membres de la base et qu'il était dirigé par des «enfants inexpérimentés».
«Ils sont devenus arrogants, la direction est devenue arrogante», a-t-il soutenu.
Maxime Bernier, a affirmé M. Grewal, est un membre de la base avec de bonnes qualités de leadership et de vision.