Que ce soit en Afghanistan ou en Irak, Moscou avait mis en garde contre les conséquences de l’intervention américaine, et ses prévisions se sont réalisées. En Syrie, la Russie a aussi fait preuve d’une plus grande lucidité. De ce fait, Washington devrait appuyer sa stratégie.
La stratégie russe dans le règlement de la crise syrienne s'est avérée plus pondérée que celles des Etats-Unis, affirme Stephen Kinzer, journaliste du quotidien américain et expert à l'Institut des études internationales rattaché à l'université Brown.
La politique menée par Washington en Syrie était erronée depuis le départ. En mettant le cap sur le renversement de Bachar el-Assad, les Etats-Unis ont éliminé toute possibilité de négociations entre le gouvernement et l'opposition, contribuant à l'escalade du conflit dans le pays, estime l'analyste.
En outre, le renversement de Bachar el-Assad aurait créé en Syrie "un vide catastrophique", rapidement comblé par les organisations terroristes.
Consciente de cette menace, la Russie cherche à prévenir l'échec de l'armée syrienne, observe M. Kinzer. Selon lui, les Etats-Unis devraient se rallier à cette approche.
"La sécurité dans notre pays serait meilleure et nous aurions contribué à la stabilité dans le monde si nous avions suivi la Russie en matière de politique étrangère", déplore l'expert américain.
Stephen Kinzer rappelle par ailleurs les conséquences de l'intervention américaine en Afghanistan et en Irak. "Dans les deux cas, la Russie a eu raison et nous non. En Syrie, elle a eu raison une troisième fois", poursuit-il.
Washington devrait reconnaître l'unité des intérêts des Etats-Unis et de la Russie et soutenir la stratégie russe en Syrie. Dans le cas contraire, l'effusion de sang dans la région ne cessera pas, conclut M. Kinzer ajoutant que le refus de coopérer pourrait s'avérer plus lourd de conséquences pour Washington que pour Moscou.
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