Jocelyne Richer - Québec - André Boisclair mise sur la future plateforme électorale du Parti québécois pour regagner la confiance des militants souverainistes à son endroit.
Mais les souverainistes et l'ensemble des électeurs devront faire preuve de patience, car le chef du PQ n'est pas pressé de dire à quelle enseigne il loge, même si son silence à ce propos lui a valu depuis une semaine des critiques très dures au sein de sa formation politique. «Les éléments de la plateforme seront connus en temps et lieu», a déclaré M. Boisclair, hier, lors d'un point de presse, au terme d'un caucus de deux jours des députés et candidats du PQ pour les prochaines élections.
Le chef du PQ, qui a vu son leadership contesté par de nombreux militants au cours des derniers jours à la suite de la publication de deux sondages défavorables à son parti, résiste malgré tout à la pression exercée par ceux qui voudraient le voir afficher ses couleurs dès maintenant, afin de redonner un peu de tonus à son leadership chancelant.
Pour justifier son choix, il fait valoir que les libéraux de Jean Charest n'ont toujours pas publié leur programme électoral et que l'Action démocratique de Mario Dumont a rendu public son document avant les Fêtes, lequel est tombé aussitôt dans l'oubli.
«Ce n'est pas en lançant une plateforme électorale comme ça à des semaines de la campagne électorale qu'on va remobiliser les gens. Qui se souvient de la plateforme électorale de M. Dumont lancée avant Noël?» a-t-il demandé.
Il semble préférer attendre le déclenchement de la prochaine campagne électorale, prévue au printemps, pour dire quelle direction il prendra s'il dirige un jour le Québec.
Les derniers jours lui ont au moins permis de prendre conscience des attentes de la base. Il traduit ainsi le message qu'il a reçu des membres et organisateurs, inquiets de la situation et de la baisse de popularité du PQ dans les intentions de vote. «Est-ce que tu peux exprimer la direction? Est-ce que tu peux nous dire clairement où on veut aller? Ce sera quoi, le nouveau Parti québécois?»
Hier, cependant, le chef péquiste est demeuré bien vague sur les contours qu'il entend donner à ce «nouveau Parti québécois», sauf pour souhaiter un «recentrage» de sa formation politique et répéter ses grandes priorités: éducation, développement économique, environnement.
Le «thème numéro un» et «première priorité» de la campagne péquiste ne sera donc pas la souveraineté, mais l'éducation, a-t-il rappelé, et ce, même si l'éducation est déjà de compétence provinciale.
Cependant, «si nous voulons atteindre nos objectifs, il nous faut la souveraineté», a-t-il ajouté, quand un journaliste lui a demandé pourquoi l'article numéro un du programme - l'accession à la souveraineté - n'était pas sa priorité numéro un.
M. Boisclair vise à présenter «une plateforme électorale qui soit en mesure de rallier une majorité de Québécois».
Dans un premier temps, le programme électoral du PQ a fait l'objet de discussions jeudi et hier entre députés et candidats.
Puis, aujourd'hui, après une semaine difficile, le chef du PQ devra affronter les militants de la base réunis au sein de la conférence nationale des présidents des associations du parti, en provenance des 125 circonscriptions.
En prévision de cette rencontre, M. Boisclair a multiplié les appels téléphoniques au cours de la semaine pour s'assurer que l'échange avec sa base ne tourne à la foire d'empoigne. Il a dit espérer «des discussions constructives».
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