OTTAWA – Le chef bloquiste Yves-François Blanchet, qui commence à aménager ses quartiers sur la colline parlementaire, promet d’être un allié utile aux élus de l’Assemblée nationale du Québec.
«Je vous assure qu’on va prendre le téléphone quand il va sonner», a-t-il dit mardi dans une entrevue accordée à TVA Nouvelles.
Le Bloc québécois a gonflé ses rangs au terme du scrutin de lundi dernier, passant d’un caucus de 10 à 32 députés.
S’il a fait, durant la campagne électorale, des propositions similaires aux demandes de la Coalition Avenir Québec, M. Blanchet se défend d’être à la remorque du gouvernement de François Legault.
«Nous sommes des partis qui sont forcément nationalistes et [ces partis] ont certaines positions fondamentales comme la protection de la langue, la promotion des valeurs, plus de contrôle en immigration», a-t-il fait valoir.
Le chef bloquiste a tout de même mentionné que M. Legault a son numéro de cellulaire personnel, chose qu’il a pu remarquer lorsque le premier ministre québécois l’a contacté au lendemain du scrutin fédéral.
«Quand il va avoir besoin d’une intervention du Bloc, ce sera notre devoir d’être à l’écoute», a-t-il lancé.
M. Blanchet assure par ailleurs qu’il fera preuve de collaboration avec le gouvernement minoritaire des libéraux de Justin Trudeau. Le premier ministre réélu a d’ailleurs dit être prêt à travailler de pair avec le Bloc sur le plan de la lutte aux changements climatiques.
«Ce sera une collaboration à la pièce et quand ce sera concret», a prévenu M. Blanchet. Ce dernier dit douter du sérieux démontré jusqu’à maintenant par les libéraux sur le front de l’environnement.
Il a notamment rappelé leur promesse rompue, dans leur premier mandat majoritaire, d’éliminer les subventions à l’industrie des énergies fossiles.
M. Blanchet espère que le chef libéral nommera un lieutenant pour le Québec au sein de son Conseil des ministres. M. Trudeau a ouvert la porte à cette possibilité, la semaine dernière.
Par ailleurs, le chef bloquiste a fait peu de cas de la récente sortie médiatique de sa prédécesseure Martine Ouellet. Cette dernière lui reproche de ne pas avoir suffisamment parlé de la souveraineté du Québec durant la course électorale.
«Les seules personnes qui sont habilitées à présenter des exigences au Bloc québécois comme parti politique, ce sont les membres réunis dans les instances du Bloc québécois, a dit M. Blanchet. Pour l’instant, la lecture que j’en ai est que tout le monde est heureux d’où on loge.»
Le chef bloquiste, s’il n’a pas voulu commenter davantage, a tout de même souligné qu’il avait apprécié que Mme Ouellet n’intervienne pas publiquement durant la campagne électorale. En effet, ses commentaires dans les médias ont été formulés quelques jours après le jour du vote.
- Avec Michelle Lamarche, TVA Nouvelles