En dressant le dernier bilan de son mandat, le premier ministre Philippe Couillard a voulu se concentrer sur ses réalisations, plutôt que d’attaquer le meneur dans les sondages, François Legault.
«Est-ce que j’ai mentionné une fois son nom?» a-t-il demandé, au sujet de son allocution, lorsqu’un journaliste l’a questionné sur sa stratégie face à la CAQ.
Le chef du PLQ a annoncé qu'il continuerait, d'ici les élections, de souligner «ce que [son parti] a réussi». «On a réussi ce que tout le monde, y compris M. Legault, disait qu’on ne serait pas capables de faire, a dit Philippe Couillard. [...] Moi, je vais parler de ce que nous avons accompli, je vais parler de nos idées pour le prochain mandat. Je vais parler de nous. M. Legault défendra, s’il le peut, parce qu’il n’est pas souvent là pour le faire, ses idées.»
Le PLQ avait pourtant publié quelques minutes auparavant un communiqué intitulé «François Legault doit répondre au test de crédibilité». Le parti y soumet sept questions sur les promesses de la CAQ.
Selon Philippe Couillard, le chef de la CAQ évite de répondre aux questions des journalistes concernant ses promesses. «Combien de fois M. Legault a-t-il fait des points de presse avec vous, au cours des derniers mois, pour expliquer ses positions, défendre ses politiques? a-t-il demandé. En fait, il n’est pas là. Il ne veut pas être là. Je pense que c’est une stratégie de sa part, d’être le moins visible possible, pour ne pas répondre aux questions.»
Catastrophe évitée?
Au sujet de son propre bilan, le premier ministre a souligné son bilan économique, mais sans affirmer, comme il l'avait fait en décembre 2016, avoir «sauvé le Québec du désastre financier». «Je ne répondrai pas sur ce ton-là. Je dirais qu’on a empêché une catastrophe financière», dit Philippe Couillard au sujet du legs économique des 18 mois du gouvernement Marois.
Le premier ministre estime également avoir rempli sa promesse d’être le «gouvernement le plus transparent de l'histoire du Québec». «On a livré ça. Cet engagement, il est livré», a-t-il assuré. Pourtant, Le Journal a démontré dans un vaste dossier que le gouvernement Couillard a resserré le contrôle de l’accès à l’information.
La réforme de l’accès à l’information, promise depuis le début du mandat, a été déposée à la dernière minute le 17 mai dernier. Elle ne sera pas adoptée au cours de l'actuel mandat. «C’est pour ça qu’on doit revenir au gouvernement pour l’adopter», a dit Philippe Couillard.
Le premier ministre a fait valoir plusieurs initiatives de son gouvernement en matière de transparence, soit: la publication des agendas publics des ministres, la publication des états financiers et des frais de dépenses, ainsi que l’examen des finances publiques par la vérificatrice générale avant les élections.
Précampagne estivale
Après l’ajournement des travaux parlementaires, vendredi, le chef libéral entend faire la tournée du Québec. «Je vais passer du temps avec les Québécois, on va se promener pas mal au Québec, affirme-t-il. Je vais passer mon été, moi, au Québec.»
Plus de détails suivront...