Second article d’une série de deux
Ancienne haute fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères du Canada, Hélène Laverdière est un personnage très inquiétant du NPD. C’est elle qui, profitant de la vague orange, s’est fait élire à la place de Gilles Duceppe dans la circonscription de Laurier-Sainte-Marie, aux dernières élections générales. Loin de s’opposer à la politique étrangère du gouvernement conservateur, elle se comporte en véritable meneuse de claque. Par exemple, elle a applaudi à tout rompre l’opération criminelle de l’OTAN en Libye, où la responsabilité de protéger les Libyens a servi de prétexte pour faire le contraire, c’est-à-dire en assassiner des milliers, notamment avec des bombes payées par les contribuables canadiens.
Mme Laverdière ne s’est jamais excusée et n’a jamais nuancé sa position lorsque le monde entier s’est aperçu que le prétexte pour adopter la résolution 1973 des Nations Unies et pour bombarder la Libye avait été fabriqué avec des informations fallacieuses. Elle n’a jamais eu le moindre sursaut d’indignation lorsque nous avons vu en direct des fanatiques assassiner Kadhafi, puis exposer sa dépouille avec celle de l’un de ses fils «dans un frigidaire à viande». Elle n’a jamais demandé pardon au peuple libyen pour avoir participé à la destruction de son pays et l’avoir livré en pâture à des bandes lourdement armées, même lorsque le vénérable Ottawa Citizen a été forcé de constater l’ampleur de dégâts, quelques mois plus tard.
Dans le dossier de la Syrie, les néobouddhistes se comportent encore une fois en pantins de l’oligarchie et participent à la féroce opération de propagande de guerre par laquelle l’OTAN est en train de se fabriquer encore une fois des prétextes mensongers pour bombarder un autre pays qui ne nous a rien fait. Bachar el-Assad est sans doute une personne beaucoup plus loyale envers son peuple que Stephen Harper ou Thomas Mulcair, mais, qu’à cela ne tienne, il devra mourir, lui aussi, pour cause de désobéissance persistante à Hillary Clinton.
Contre le peuple syrien, Mme Laverdière s’est montrée encore plus cruelle que le ministre des Affaires étrangères, John Baird. Elle a réclamé le départ de la pétrolière canadienne Suncor, dont une centrale au gaz alimentait 10 % de la population syrienne en électricité. Mme Laverdière ne pouvait pas ignorer qu’une telle mesure minerait davantage l’économie syrienne et ferait souffrir des hommes, des femmes et des enfants innocents déjà très éprouvés par les incessants attentats terroristes encouragés et financés par l’Empire et ses vassaux. Le député conservateur Deepak Obhrai s’est retrouvé ce jour-là à défendre le droit du peuple syrien d’être alimenté en électricité, contre la rhétorique belliqueuse de Mme Laverdière. Quelques jours plus tard, le 11 décembre 2011, Suncor annonçait qu’elle interrompait ses activités en Syrie.
Mme Laverdière est tout aussi agressive envers l’Iran et porte contre ce pays les mêmes accusations factices de fabrication d’armes nucléaires que les sionistes néolibéraux de Washington, Londres et Ottawa, qui ont décidé qu’il était dans l’intérêt de l’humanité d’essayer d’étouffer l’économie et d’isoler les banques en Iran. Mme Laverdière et le NPD sont pour la fraternité entre les peuples et la paix sur terre. C’est pourquoi ils accréditent les casus belli inventés par les assassins de l’OTAN pour tuer ceux qui nuisent aux profits du grand capital basé à Wall Street et à la City.
Le chantage proguerre et anticitoyen de l’inquiétante Mme Laverdière
L’organisation du Québécois a appris que Mme Laverdière est allée très loin dans sa participation aux manipulations psychologiques organisées par l’OTAN. Elle a employé la manière forte pour faire taire un simple citoyen qui, voyant qu’on se dirigeait vers le même carnage qu’en Libye, aux frais des contribuables, essayait d’informer le caucus des députés du NPD sur la situation en Syrie et de dénoncer le comportement meurtrier des psychopathes qui régissent le monde. Il s’avère que ce citoyen est un fonctionnaire fédéral du bas de la hiérarchie et qu’il souhaite pour cette raison garder l’anonymat.
Le citoyen fonctionnaire communiquait avec les députés néodémocrates non pas dans le cadre de ses fonctions, mais à titre personnel. Les courriels qu’il adressait au bureau de Mme Laverdière et aux autres députés partaient de son adresse personnelle, indiquaient son adresse civile et ne mentionnaient jamais son poste de fonctionnaire. Qui plus est, le citoyen avait été renvoyé au bureau de Mme Laverdière par sa propre députée, une néodémocrate. Il faisait donc confiance au personnel de Mme Laverdière pour lui prêter une oreille attentive.
Après avoir appris que le contradicteur de désinformation était un fonctionnaire fédéral, Mme Laverdière a pris les grands moyens pour le museler. Une adjointe de Mme Laverdière a communiqué avec la supérieure du fonctionnaire, le 28 novembre 2011. Nous avons obtenu les détails des échanges entre la supérieure hiérarchique du fonctionnaire et le bureau de Mme Laverdière. Ces détails montrent la gravité des menaces proférées par la députée, alors porte-parole du NPD en matière d’affaires étrangères.
Pour obtenir le bâillonnement du citoyen encombrant, Mme Laverdière a menacé la supérieure hiérarchique de ce dernier d’informer les responsables fédéraux de la sécurité du «danger» qu'il représentait, afin de lui faire interdire l’accès aux immeubles fédéraux, ce qui revient à toutes fins utiles à demander son congédiement. Bien entendu, le citoyen ne représentait aucun danger. Et le chantage de Mme Laverdière est un grave manquement à son devoir de députée.
Mais le citoyen a dû quand même subir une audience disciplinaire et a reçu une lettre de réprimande de son employeur l’invitant de manière ambigüe à restreindre ses communications avec les parlementaires canadiens, ce qui constitue une violation flagrante des droits et libertés garanties entre autres par la Charte canadienne. Informée de la situation, la chef de l’opposition officielle à l’époque, Nycole Turmel, a pris la défense de sa députée en prétextant que le citoyen avait proféré des menaces, ce qui, à la lecture des courriels, est manifestement faux. Du reste, si tel avait été le cas, Mme Laverdière et Mme Turmel devaient appeler la police, et non l’employeur du citoyen dérangeant.
Dans le contexte de l’opération de propagande de guerre à laquelle Mme Laverdière participe sciemment, elle n’a pas hésité à employer la manière forte contre un simple citoyen qui en savait et en disait un peu trop sur les évènements en Syrie. La manoeuvre d’intimidation de Mme Laverdière avait pour but de museler un citoyen, en dépit du droit sacré qu’a toute personne de communiquer avec les parlementaires qui la représentent pour leur faire connaitre son point de vue. Et cette intimidation est d’autant plus odieuse que le citoyen essayait de dénoncer une énième «guerre humanitaire», ce qui aurait dû lui attirer la sympathie des parlementaires supposément de gauche, et non des ennuis.
Mulcair et ses patrons de Bay Street
Que les néobouddhistes du NPD soient des meneurs de claque de l’OTAN peut être choquant, mais ce n’est pas surprenant lorsqu’on sait qui les finance généreusement depuis quelque temps. Déjà, lors de la campagne électorale fédérale de 2011, il était évident que les moyens financiers et les appuis médiatiques dont disposait le NPD étaient disproportionnés comparativement à ses effectifs de 1 700 membres au Québec. Des pancartes orange géantes avaient surgi le long des autoroutes, comme par enchantement.
Aujourd’hui, Thomas Mulcair se pavane à la télé et sur YouTube, à coups d’annonces qui coutent sans doute plusieurs dizaines de milliers de dollars, alors que son parti a toujours trois fois moins de membres au Québec que le Bloc Québécois et six ou sept fois moins que le Parti Québécois. D’où vient donc l’argent de Mulcair et du NPD? Il ne faut surtout pas se fier aux petits amis radiocanadiens des pancartes orange pour nous l’apprendre. En revanche, des citoyens perspicaces ont trouvé un début d’explication.
Dans un article du site Rabble.ca publié le 24 février 2012 et intitulé «Following the money: Is Bay Street backing Thomas Mulcair?», Derrick O’Keefe nous instruit utilement sur les puissants intérêts qui se cachent désormais derrière le NPD, et en particulier derrière Thomas Mulcair. L’article a déjà été relayé par quelques sites et émissions de radio, y compris Vigile, Le Pied à Papineau (CIBL) et Les Irréductibles (Québec-Radio), mais il convient, je crois, d’en rappeler le contenu et de faire quelques liens.
Parmi les donateurs de la campagne de Thomas Mulcair, lors de la course à la direction du NPD, se trouvent des gens comme Anthony Munk et Gerry Schwartz, qu’on avait l’habitude de voir plutôt dans les coquetels-bénéfices du Parti conservateur. Voyons un peu qui sont ces nouveaux amis de l’Internationale socialiste.
Munk est membre du conseil d’administration de Barrick Gold, une société canadienne qui se vante d’être le plus grand producteur d’or au monde et qui pille avidement entre autres la République démocratique du Congo. Barrick Gold a déjà intenté une poursuite-bâillon contre l’éditeur Écosociété et les auteurs du livre Noir Canada: pillage, corruption et criminalité en Afrique. Elle a obtenu la fin de la publication de ce livre en échange de l’abandon de la poursuite. Voilà qui fait très social-démocrate.
Schwartz est un puissant copain de Munk. Sa fortune personnelle est estimée à un milliard de dollars, et c’est un homme très influent, que certains qualifient de «visage du capitalisme canadien». Schwartz est le PDG d’Onex, une société d’investissement dont les actifs totalisent environ 30 milliards de dollars.
Le directeur de cabinet de Stephen Harper, Nigel Wright, était un cadre supérieur d’Onex jusqu’à ce qu’il accepte de travailler pour le premier ministre… ou de lui transmettre les ordres de l’oligarchie. Nul ne sera étonné d’apprendre que Nigel Wright a des liens d’affaires étroits avec Lockheed Martin, le fabricant des F-35.
Aujourd’hui, Schwartz et plusieurs autres dirigeants d’Onex sont des donateurs du NPD, de même que d’autres gros portefeuilles de Bay Street. Mais l’argent n’est pas le seul lien qui unit Schwartz à Mulcair.
Schwartz est marié à Heather Reisman, PDG de Chapters-Indigo. Ils forment ensemble un couple d’ardents sionistes qui se sont réjouis du bombardement du Liban par Israël, en 2006, et qui se sont mis à appuyer Stephen Harper, au détriment du Parti libéral, à partir de ce moment-là. Schwartz et Reisman ont même une fondation, la Heseg Foundation for Lone Soldiers, qui finance le mercenariat au Moyen-Orient.
Si vous trouvez que les droits de scolarité risquent d’être désormais trop élevés au Québec, ne vous en faites pas. La fondation de mercenariat de Gerry Schwartz et Heather Reisman vous paiera vos études en Israël, à condition que vous acceptiez de vous enrôler dans l’armée de ce pays. En semaine, vous suivrez vos cours et, la fin de semaine, vous irez bombarder le Liban ou tabasser des Palestiniens.
Mulcair aussi est un ami inconditionnel d’Israël. Sa femme, Catherine Pinhas, est une Juive sépharade. Ses beaux-parents sont des survivants de l’Holocauste. Pas étonnant que tonton Schwartz adore Mulcair. Ensemble, ils freineront les ardeurs propalestiniennes du NPD et seront d’enthousiastes va-t-en-guerre comme tout bon sioniste se doit de l’être. Ce n’est pas demain la veille que le Canada réduira ses dépenses militaires et cessera d’attaquer et d’occuper des pays à des milliers de kilomètres de ses frontières.
Thomas Mulcair est donc la marionnette de gauche de Bay Street. Et si on en croit Joneed Khan, qui a travaillé pendant 35 ans à La Presse, il a été aussi adoubé par Power Corporation et par l’essentiel de la caste médiatique, sauf peut-être les primates des radios poubelles, qui ont la phobie de tout ce qui peut avoir l’air à gauche, même faussement. Ce qui compte, ce n’est pas tant la valeur des dons faits officiellement par les riches et puissants à Mulcair, mais bien l’appui tangible que ces dons symbolisent.
Les requins de la finance ont depuis longtemps abandonné les bonnes vieilles enveloppes brunes et leur préfèrent de loin les retours d’ascenseur en différé. Par exemple, une nomination dans un conseil d’administration qui permet au bénéficiaire de collecter 20 000 $ par année pour avoir assisté à deux réunions. C’est ainsi que Lucien Bouchard est devenu l’homme de Talisman et qu’Henri-Paul Rousseau s’est retrouvé chez Power Corporation: pour services rendus antérieurement. Thomas Mulcair sait maintenant que son avenir sera fait d’opulence. Il ne lui reste plus qu’à obéir sagement.
Les Québécois sont bien servis. Ils sont représentés au Parlement de Québec par John James Charest le pourri qui les dépossède et les vole. À Ottawa, ils sont représentés par Thomas Mulcair, qui, derrière son masque, veillera à ce qu’Ottawa continue de mettre au service de Bay Street la moitié de l’argent versé au fisc par les Québécois.
Avec leurs impôts fédéraux et sous la primature éventuelle de Thomas Mulcair, les Québécois financeront l’une des activités les plus florissantes des minières et des pétrolières canadiennes, soit la dépossession des peuples d’Afrique et du Moyen-Orient massacrés par l’OTAN et ses filiales. Si j’étais un Québécois d’origine africaine ou moyen-orientale, je serais beaucoup plus enclin à militer pour l’indépendance du Québec et le démembrement d’un pays du G7 que pour l’élection d’un loup déguisé en agneau qui ne lèvera jamais le petit doigt pour que cesse le supplice des Ivoiriens, des Congolais, des Rwandais ou des autres damnés de la terre.
Bay Street et ses néobouddhistes d’Ottawa - 2e partie
Thomas Mulcair est donc la marionnette de gauche de Bay Street
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