Contraint de témoigner en commission parlementaire pour faire la lumière de sa visite au BAPE en octobre dernier, l’ex-ministre de l’Environnement, Daniel Breton, a choisi d’attaquer la crédibilité de la commission et du journaliste à l’origine de toute cette saga qui s’éternise.
« J’aimerais souligner le précédent historique, a lancé d’entrée de jeu le bouillant député de Saint-Marie-Saint-Jacques, qui faisait visiblement des efforts pour garder un ton calme et posé. On parle de mettre en place une commission parlementaire à partir d’un seul article, basé uniquement sur des sources anonymes et qui est rempli de faussetés […]. J’ai l’impression d’être dans une version québécoise du maccarthysme. »
Le mois dernier, cinq commissaires du BAPE ont pourtant validé la majorité des faits rapportés par Le Journal de Québec, précisant toutefois que la liste des numéros de téléphone n’avait pas été demandée par le ministre, mais par sa garde du corps, et que jamais ils ne s’étaient sentis intimidés.
Daniel Breton estime que c’est plutôt lui qui a été victime d’intimidation. « J’ai été accueilli en cette enceinte par du bullying politique et je considère que des gens ont voulu m’intimider, m’humilier parce que j’avais à coeur l’indépendance du BAPE. »
Contradictions
Le député libéral Pierre Paradis a relevé un certain nombre de contradictions entre son témoignage et celui des commissaires, mais Daniel Breton a maintenu sa version des faits, niant vigoureusement avoir dit que s’il n’était pas content du travail des commissaires, il s’arrangerait pour le leur faire savoir. « Depuis le début, j’ai toujours dit la vérité. Et tout ce qui a été confirmé a été la vérité. Donc, tout ce que j’ai dit, c’est la vérité, comme le reste. »
Pendant ce temps, du côté gouvernemental, on interrompait continuellement les échanges sur de prétendues questions de règlement. La tension montait et les échanges devenaient de plus en plus chaotiques, obligeant la présidente de la commission, Fatima Houda-Pepin, à remettre tout le monde à l’ordre.
« Surréaliste »
Daniel Breton est passé du « maccarthysme » à « une pièce de Kafka » pour décrire le côté « surréaliste » de cette commission parlementaire.
Tout semblait effectivement un peu artificiel dans cette mise en scène, de l’entrée manquée du personnage principal qui s’y est pris à deux fois pour les caméras, jusqu’au député de Repentigny, Scott McKay, qui clamait sa « honte » de contraindre un député en commission parlementaire alors que lui-même avait avoué, en décembre dernier, qu’il aurait pu mettre un terme à cette commission, mais qu’il la laissait suivre son cours pour montrer la mauvaise foi des libéraux.
Françoise David a conclu avec son propre résumé de la pièce. « Je ne comprends même pas pourquoi, sept mois plus tard, on est en train de discuter de cela. Et je soulève respectueusement qu’au terme de cette audition, nous ne serons pas plus avancés, et que les contribuables nous aurons payés pour perdre notre temps », a dit la députée de Québec solidaire.
BAPE - Breton attaque la crédibilité de la commission
Pour l’ex-ministre, elle s’apparente à une pièce de Kafka
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