Il faut l’admettre, François Legault assume très bien la fonction de premier ministre. On l’a encore constaté dimanche avec son adresse à la nation dans le dossier, que l’on aime dire explosif, de la laïcité.
Legault
François Legault n’est pas un tribun d’exception. Ce n’est pas un orateur né. Pourtant, il a trouvé le bon ton, comme si, en la matière, son sentiment correspondait à celui des Québécois. De manière simple, conviviale et bonhomme, François Legault a expliqué le projet de son gouvernement, en insistant justement sur sa modération et le bon sens qui l’inspire.
Alors qu’une campagne de diffamation odieuse s’engage contre le Québec, portée à la fois par le gouvernement fédéral, le Canada anglais, la coalition PLQS et l’extrême gauche multiculturaliste, cette parole simple, ne doutant pas de son autorité légitime, est venue clarifier les termes du débat. Le gouvernement du Québec ira jusqu’au bout et ne se laissera pas intimider par ceux qui assimilent la laïcité à l’exclusion, à la xénophobie ou au racisme.
Ce que révèle la virulence de ces attaques, c’est la haine envers le Québec. Dès qu’il affirme son propre modèle de société et se dégage de la vision très orientée des droits fondamentaux privilégiée par Ottawa, on l’accuse de suprémacisme ethnique et de brimer les libertés.
Bataille
Soyons clairs : pour le Québec, la bataille de la laïcité est la plus importante bataille depuis le référendum de 1995. Il s’agit d’affirmer la laïcité. Il s’agit aussi de sortir du multiculturalisme canadien. Nous défions le régime de 1982. Nous n’avons pas le droit d’échouer.
La formule de conclusion de François Legault dans son adresse à la nation était très claire : « Au Québec, c’est comme ça qu’on vit ». Manière comme une autre de dire : à Rome, on fait comme les Romains. Et au Québec, on respecte le mode de vie des Québécois.