La France est connue dans le monde pour son patrimoine architectural exceptionnel. Il y a Versailles, bien sûr. La vitrine. Mais il y a, avant tout, des châteaux forts, châteaux de la Renaissance, belles demeures, propriétés du 19e siècle, cloîtres, couvents, églises et monastères, etc. Cette richesse est le reflet d’une histoire, de traditions, d’une culture, de savoir-faire, d’un art du beau qui se sont transmis. Le reflet de « la France chrétienne ». On pourrait croire que, construits pour durer, ils seront encore debout dans les siècles à venir. Ce fut vrai. Ce n’est plus le cas, malheureusement. Beaucoup de châteaux forts, par exemple, sont en train de disparaître sous leurs propres décombres.
Le pays compterait, officiellement, plus de 2.000 châteaux à vendre. 2.000 propriétés qui ne trouvent pas preneur. Trop chères, trop grandes, trop vétustes. Et leur nombre s’accélère. Élément supplémentaire participant au découragement des propriétaires de belles demeures : les impôts. Ils sont en progression constante. On pourrait aussi évoquer les problèmes de succession. Il y a les châteaux à vendre, il y a surtout des milliers de demeures – on parle de 40.000 – qui se trouveraient en état de péril. Une association, Urgences patrimoine, créée par Alexandra Sobzack, alerte à longueur d’année sur le péril qui menace ces propriétés.
Dans ce reportage qui vous emmène dans la région de Saint-Nazaire – le scandale du château de Porcé abandonné par les hommes politiques qui se sont succédé à la mairie -, dans l’Allier, en Bourgogne et en Normandie, nous nous sommes arrêtés notamment dans la commune de Lurcy-Lévis. Un château Renaissance est abandonné par son propriétaire depuis des années. Escale, aussi, à Tanlay, en Bourgogne. Le splendide château qui porte ce nom fut, notamment, le lieu de tournage d’un célèbre film : Angélique, marquise des anges, avec Michèle Mercier et Robert Hossein. Cette splendide demeure, en partie ouverte au public, est la propriété de Gérault de Sèze et de son épouse. Malgré le poids de la demeure, ils s’investissent pour poursuivre la transmission familiale.
