Les ministres canadien et mexicain responsables des négociations pour le renouvellement de l'ALÉNA ont quitté Washington, vendredi, sous un nuage d'incertitude quant aux relations commerciales nord-américaines.
Après une semaine entière de pourparlers, la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, et le ministre mexicain de l'Économie, Ildefonso Guajardo, sont rentrés chez eux avec l'intention de se réunir à nouveau vers le 7 mai, dans l'espoir de parvenir à une entente ce printemps.
En quittant la capitale américaine, ils ont laissé bon nombre de questions en suspens, notamment sur l'étendue d'un éventuel accord, sur la possibilité d'y arriver rapidement ainsi que sur les tarifs douaniers la Maison-Blanche doit imposer dès mardi sur les importations d'acier.
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Il semble que cette ambiguïté persistera un peu plus longtemps.
Un représentant de l'administration de Donald Trump a déclaré que l'entrée en vigueur de ces tarifs douaniers dépend du président lui-même.
Des éclaircissements pourraient cependant être apportés par le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer, qui doit livrer un rare discours devant une foule favorable au milieu des affaires, mardi, avant de s'envoler pour la Chine.
Les négociations de haut niveau reprendront à son retour d'Asie.
D'ici là, des fonctionnaires continueront de peaufiner les détails plutôt techniques du traité, après deux semaines de travail dans la capitale américaine.
«Si vous connaissez un négociateur commercial canadien, s'il vous plaît, embrassez-le. Parce qu'ils travaillent 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Ils annulent leurs vacances, ils travaillent les fins de semaine», a tenu à souligner la ministre Freeland, qui rapporte de véritables avancées dans le secteur automobile.
«Sur le plan politique, nous rentrons à la maison pour nous consulter quant aux importants progrès réalisés cette semaine. Puis, nous nous rencontrerons à nouveau dans environ une semaine, à Washington», a-t-elle précisé.
Certains dossiers sont même sur le point d'être clos, selon M. Guajardo, qui cite en exemple ceux des sociétés d'État, de l'environnement, des services financiers, de même que des obstacles techniques au commerce.
Mais plusieurs irritants demeurent.
Ne serait-ce qu'entre le Canada et les États-Unis, des enjeux comme les mécanismes de règlement de litiges, la propriété intellectuelle, les produits laitiers et la proposition d'une clause crépusculaire demeurent en suspens.
Pendant ce temps, la fenêtre se referme pour la ratification d'une éventuelle entente en 2018.
En plus des élections mexicaines, il ne reste que quelques semaines aux négociateurs américains pour soumettre un accord à un Congrès majoritairement républicain.
Quant à la menace de tarifs imminents, la ministre Freeland et son homologue mexicain rejettent l'idée que ceux-ci soient utilisés pour faire pression à la table de négociation.
«Il n'y a aucune justification pour des tarifs ou des quotas sur l'acier et l'aluminium canadien par souci pour la sécurité nationale», a-t-elle martelé.