Les élections au Québec, c’est comme le patin artistique... Y’a des figures imposées! Des traditions à respecter quand même!
«Vous savez, aujourd'hui, maintenant que l'on est rendu politiquement dans ce qu'on peut appeler le Bas-Canada, y a quand même un certain nombre de traditions qui faut conserver à part celle de tuer les Indiens et d'éliminer Boston.»
Richard Desjardins, Le bum.
Parlant de «traditions», chaque fois que le Bas-Canada, nommé dorénavant Québec, se trouve en période électorale, il y a de ces classiques, ces incontournables de campagne...
Comme l’éditorial de La Presse qui en appellera à voter pour le Parti libéral. Un classique qui dure depuis plus de 40 ans.
Une tradition si ancrée dans nos mœurs qu’elle fut condition sine qua non à la conversion du quotidien de la rue Saint-Jacques en OBNL... Une ligne éditoriale financée avec tes taxes, el gros!
Mais sans farces, quand les historiens feront l’autopsie de l’assimilation de cette nation qui est la nôtre, ils se bidonneront de cet épisode de ce journal des Desmarais devenu œuvre de charité. Une anecdote de l’histoire à se taper sur les cuisses.
Justement, parlant de classique électoral au Québec, La Presse qui nous dira que l’indépendance n’intéresse plus personne, que c’est dépassé, que «les heunes! Y sont rendus ailleurs! Y s’intéressent pas à ça!»
Un jeune Alain Dubuc nous la ramenait celle-là en campagne électorale dans La Presse en 1989. «La souveraineté face au mur de l’indifférence» toué chose!
L’indifférence, ça dure longtemps. Cinq ans plus tard, Jacques Parizeau était élu majoritaire et l’année d’après plus de 90% de la population du Québec se prononçait au référendum de 1995. Une «indifférence» qui a fait tellement peur aux fédéralistes que ceux-ci nous ont traficoté ça le référendum...
Je me demandais justement récemment quand La Presse allait nous sortir le coup de l’indifférence à la souveraineté.
J’ai eu ma réponse jeudi matin.
«Les jeunes tournent le dos à la souveraineté»
Ah. On leur met bien des mots dans la bouche à ces «jeunes». Le plus souvent, c’est bien différent de la réalité que je constate dans les institutions d’enseignement postsecondaire où je travaille depuis une quinzaine d’années. Ou dans le cadre de mon implication communautaire et sociale.
Mais bon, ça ne vaut probablement pas l’implacable argumentaire d’un sondage Ipsos-La Presse de 250 personnes à 5% de marge d’erreur ça right?
Quiconque s’intéresse à cette science qu’est l’art de sonder l’opinion publique vous dira que de tirer de grandes conclusions sur ce que pense un groupe aussi hétéroclite que «les heunes» à partir d’un sondage à 250 répondants... c’est de la foutaise.
Mais ça fait de maudits beaux titres dans La Presse par exemple!