Afrique du Sud : « nous n’appelons pas au massacre des blancs, du moins pour le moment »

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L'Afrique du Sud en pleine crise raciale

Les fermiers sud-africains blancs seront expropriés de leurs terres après un vote écrasant au Parlement.


La Constitution du pays est désormais susceptible d’être amendée pour permettre la confiscation sans compensation des terres appartenant aux Blancs, à la suite d’une motion déposée par le dirigeant radical de l’opposition marxiste Julius Malema.


Elle a été voté par 241 voix contre 83 après un vote ce mardi, et a été un facteur clé de l’arrivée du président Cyril Ramaphosa au pouvoir après qu’il remplaça Jacob Zuma en Février.


M. Malema a déclaré que le temps de la « réconciliation est révolu ». « Maintenant vient le temps de la justice », a rapporté News24.


« Nous devons restaurer la dignité de notre peuple sans dédommager les criminels qui ont volé notre terre. »


M. Malema s’est engagé de longue date à confisquer les terres sans compensation. En 2016, il a déclaré à ses partisans qu’il « n’appelait pas au massacre des Blancs – du moins pour l’instant ».


Un audit du gouvernement sud-africain en 2017 a révélé que les Blancs possédaient 72 % des terres agricoles.


Le ministre des affaires rurales du parti au pouvoir African National Congress a déclaré: »L’ANC soutient sans équivoque le principe de l’expropriation sans compensation ».


« Il n’ y a aucun doute là-dessus, il y aura expropriation des terres sans compensation. »


Pieter Groenewald, chef du parti Front de la Liberté Plus, a déclaré que la décision de dépouiller les fermiers blancs de leurs terres entraînerait « des conséquences non anticipée qui ne sont pas dans l’intérêt de l’Afrique du Sud ».


Le directeur général adjoint du groupe de défense des droits civils Afriforum a déclaré que cette motion constituait une violation des accords conclus à la fin de l’apartheid.


Cette motion est basée sur une image déformée du passé, a dit Ernst Roets.


L’expression « expropriation sans compensation » est une forme de fraude sémantique. Ce n’est rien de plus que du vol raciste. »


L’ANC subit de plus en plus de pressions pour accélérer la redistribution des terres afin d’aider à renforcer son soutien parmi les électeurs noirs les plus pauvres avant les élections de l’année prochaine.


Le Parlement a ordonné à sa commission constitutionnelle de faire rapport sur la question au plus tard le 30 août.


La redistribution bâclée et souvent violente des terres au Zimbabwe voisin, sous la houlette de l’ancien dirigeant Robert Mugabe, a laissé de nombreuses fermes en ruines, et la chute de la production a déclenché une crise économique qui hante encore le pays.


Selon une étude récente, les fermiers blancs contrôlent 73 % des terres arables contre 85 % lorsque l’apartheid a pris fin en 1994.


Le temps de la réconciliation est révolu; c’est maintenant le temps de la justice « , a déclaré au parlement Julius Malema, dirigeant de l’EFF.


Il s’agit de notre dignité. Nous ne cherchons pas à nous venger… tout ce que notre peuple a toujours voulu, c’est leur terre sur laquelle leur dignité est enracinée et fondée. »


Dailymail




28/02/2018 11h


Le Parlement sud-africain a donné mardi le coup d’envoi d’une réforme de la Constitution pour autoriser l’expropriation sans compensation des terres agricoles au profit de la majorité noire, un sujet très sensible qui agite la vie politique du pays.


A une très large majorité, les députés ont adopté une motion mettant en place une commission chargée de réviser à cette fin l’article 25 de la la loi fondamentale d’Afrique du Sud.


Ce texte était défendu par le bouillant chef des Combattants pour la liberté économique (EFF, gauche radicale) Julius Malema.


« Le temps de la réconciliation est fini. L’heure de la justice a sonné », a lancé M. Malema dans l’hémicycle, « nous ne cherchons pas la vengeance (…) nous voulons retrouver notre dignité ».


Près d’un quart de siècle après la chute de l’apartheid, la question de la redistribution des terres reste très controversée.


Comme le reste de l’économie, l’agriculture reste largement aux mains des Blancs, qui détiennent 73% des terres contre 85% à la fin du régime raciste, selon une récente étude.


Souvent, la redistribution se solde par un échec. Les nouveaux propriétaires sont contraints de jeter l’éponge, incapables d’assurer la rentabilité de leur exploitation par manque de formation, de moyens ou d’accès aux marchés.


Depuis plusieurs années, M. Malema exhorte régulièrement ses troupes à « s’emparer des terres ». Ces propos lui ont valu autant de poursuites devant les tribunaux pour « incitation à l’effraction ».


Il n’a toutefois pour l’heure pas été condamné.


Son texte a obtenu mardi le soutien du Congrès national africain (ANC) au pouvoir, qui détient la majorité absolue au Parlement.


Conformément à ce qu’a souhaité le dernier congrès de l’ANC qu’il préside, le nouveau président Cyril Ramaphosa a promis une réforme agraire destinée à « panser les plaies du passé et à accélérer la redistribution de la terre aux Sud-Africains noirs ».


« Nous gérerons ce problème (…) d’une manière qui ne portera pas atteinte à l’économie », a-t-il précisé la semaine dernière, « nous n’autoriserons pas des interventions s’apparentant à du vol (…) nous ne ferons pas les erreurs que les autres ont commises ».


Au Zimbabwe voisin, l’ex-président Robert Mugabe a lancé dans les années 2000 une réforme agraire fondée sur l’expropriation brutale des fermiers blancs. Elle a plongé le pays dans une crise économique dont il ne s’est toujours pas relevé.


Le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), s’est elle opposée à la réforme, estimant qu’elle « met sérieusement en danger l’économie nationale ».