Stéphane Dion et Gilles Duceppe exigent que le mandat de la mission canadienne en Afghanistan soit révisé. Le chef libéral parle d'un «plan Marshall» pour l'Afghanistan, tandis que le leader bloquiste exige un «nouvel équilibre» entre les pôles militaire et humanitaire. Outre ces formules vagues, toutefois, les deux hommes sont avares de précisions.
Les déclarations de MM. Dion et Duceppe laissent croire que la mission canadienne se limite aux combats contre les talibans. Rien n'est plus faux. L'aide canadienne au développement de l'Afghanistan s'élève aujourd'hui à 100 millions par an, ce qui fait de ce pays le plus important bénéficiaire de l'assistance internationale versée par le Canada. Ces sommes sont versées à des projets choisis par le gouvernement afghan, auxquels contribuent plusieurs autres pays. Parmi les réalisations concrètes de ces projets, on compte:
- un programme de microcrédit dont ont bénéficié près de 200000 Afghans;
- le creusage de 18000 puits;
- la construction de 250 écoles;
- la mise sur pied dans 14000 villages de conseils de développement communautaire permettant à chaque communauté de définir et de gérer les projets qui lui conviennent.
En réalité, le «plan Marshall» dont parle M. Dion existe déjà. Il s'agit du Pacte pour l'Afghanistan, un plan quinquennal de coopération entre la communauté internationale et le gouvernement Karzaï. Ce plan, appuyé par 50 pays au début de l'année, fixe toute une série d'objectifs à atteindre d'ici 2010 en matière de sécurité, d'infrastructures, d'environnement, d'éducation, de santé, etc.
Le monde, notamment le Canada, devrait-il en faire encore plus? Peut-être. Mais il y a deux obstacles. D'abord, les agences internationales et le gouvernement d'Afghanistan ont déjà toutes les difficultés du monde à coordonner le gigantesque programme en cours. Serait-il utile à court terme de lancer de nouvelles initiatives? Ensuite, et surtout, les projets d'aide sont de plus en plus les cibles d'attaques venant soit des talibans, soit d'autres groupes rebelles ou criminels. Il y a certes des régions du pays où les efforts de développement sont insuffisants mais cela est essentiellement dû au climat d'insécurité qui y règne. On sait que des dizaines d'écoles ont été détruites et que de nombreux travailleurs humanitaires ont été tués. Lorsque le plan Marshall original a été lancé en 1947, la guerre était terminée...
Le Canada devrait-il réduire le nombre de soldats pour augmenter le nombre de travailleurs humanitaires? Dans cette éventualité, qui protégerait les travailleurs en question contre les attentats?
Faut-il convaincre les Européens d'en faire plus? Certainement, mais que faisons-nous s'ils refusent, comme c'est arrivé au dernier sommet de l'OTAN?
Contrairement à ce que déclarait jeudi le premier ministre Stephen Harper, il n'est pas nécessairement inapproprié de faire de la nature de l'intervention canadienne un enjeu électoral. Seulement, il faut le faire franchement et non sur la base de la prémisse, erronée, que la mission actuelle est exclusivement militaire. Les partis de l'opposition ont le devoir d'expliquer les solutions de rechange qu'ils proposent plutôt que de seulement flatter le poil pacifiste des Canadiens. C'est une question d'honnêteté et de responsabilité envers les électeurs canadiens et à l'égard des Afghans qui, comme le rappelait récemment à nos parlementaires le président Karsaï, composent l'«une des sociétés les plus opprimées du monde.»
apratte@lapresse.ca
Afghanistan: quel équilibre?
Proche-Orient : mensonges, désastre et cynisme
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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