La cour a retiré l’accusation de corruption qui pesait contre l’entrepreneur en construction Tony Accurso, qui est accusé d’avoir offert de l’argent et des voyages au défunt maire de Mascouche en échange de contrats publics.
Les 12 jurés ont été avisés mercredi de ne plus se demander si Tony Accurso avait corrompu un fonctionnaire et de se limiter à l’accusation d’abus de confiance.
« Si vous voulez savoir pourquoi, il me fera plaisir de vous en informer une fois que le procès sera terminé et que vous aurez rendu votre verdict », a dit le juge James Brunton aux 12 jurés.
Gros contrats
Les entreprises d’Accurso, dont la société Simard-Beaudry, auraient décroché des contrats d’une valeur de plusieurs dizaines de millions $ quand le défunt Richard Marcotte était maire de Mascouche.
Accurso est soupçonné de lui avoir offert trois voyages sur son yacht, le Touch,et de lui avoir transféré 300 000 $ via un compte en Suisse en échange de contrats publics.
L’avocat d’Accurso, Marc Labelle, a commencé sa preuve mercredi par un exposé au profit de son client.
« La défense de M. Accurso peut se résumer de la façon suivante : Richard Marcotte était mon ami depuis les années 80. Richard Marcotte est venu sur mon bateau et ça n’avait rien à voir avec les contrats de la Ville de Mascouche », a dit l’avocat.
Pas un pot-de-vin
Il a par ailleurs affirmé que le chèque de 300 000 $ signé par M. Accurso a été déposé dans le compte de la compagnie Verona Equities Corp. au Panama à la demande de Richard Marcotte. Accurso ne connaissait pas cette entreprise et croyait faire un chèque au maire Marcotte.
« Ce n’était pas un pot-de-vin par chèque. C’était un prêt parce que Richard Marcotte voulait faire de l’immobilier », a poursuivi Me Labelle.
Il a été présenté par la Couronne la semaine dernière que quelques jours après ce dépôt, un montant de 270 000 $ a été transféré de cette compagnie à un compte en Suisse de l’ex-maire Marcotte.
La défense va appeler six témoins à la barre, dont Tony Accurso, qui doit témoigner en début de semaine prochaine.
« Il va venir vous dire qu’il n’a jamais rien demandé à Richard Marcotte », a souligné son avocat.