Monsieur Louis Audet sort des alcôves feutrées des Conseils d'administrations et se risque sur la place publique en ce mardi 1er décembre 2015 appuyant de son patronage la campagne de financement d'une oeuvre pour les itinérants de Montréal. Cette bonne oeuvre semble l'avoir motivé à extrapoler sa visibilité vers les milliers de réfugiés qui fuient la guerre civile en Syrie.
Sur la place publique, Louis Audet ne peut pas s'attendre à autant de "béni-oui-oui" qu'avec l'audience du 12 novembre 2015 de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
Rappelons-nous que ce sont les mêmes gens d'affaires et la même chambre de commerce qui ont applaudi très fort le plaidoyer pro-domo d'Henri-Paul Rousseau leur expliquant les tenants et les aboutissants de la« tempête parfaite » qui occasionna une perte de 40 milliards au bilan 2008 de la Caisse de dépôt et placement du Québec. C'était le 9 mars 2009. Malheureusement, trop souvent, des gens d'affaires sont insensibles lorsque le bien commun est menacé.
Revenons aux propos de Louis Audet sur les réfugiés. Le 12 novembre 2015, Louis Audet a effectivement associé la venue de 100 000 réfugiés par année à son impact positif pour l'économie en ces mots: « À ceux qui voient ces réfugiés comme un fardeau, M. Audet répond au contraire que ces immigrants jeunes et en âge de travailler peuvent grandement contribuer à court terme à l'économie du pays, pour peu qu'on les accueille et qu'on les intègre adéquatement.»
On voit immédiatement que Louis Audet met des conditions pour que ses propos soient sensés et réalisables. Ces conditions sont au nombre de trois: a) être jeunes et en âge de travailler. b) on doit les accueillir c) on doit les intégrer adéquatement. Le contrat d'accueil se complexifie pour ceux qui recoivent, c'est-à-dire "nous".
Déjà la 1ère condition ne semble pas évidente lorsque le maire Labeaume de Québec ne veut pas de jeunes hommes pleins de testostérones. Ces jeunes hommes sont identifiés comme étant des violeurs dans les pays scandinaves au point que les blondes se font teindre en brun pour se protéger. (voir sur la toile)
Les conditions b) et c) ne sont pas de la tarte puisque tous les efforts, selon Louis Audet, reposent sur les épaules de la société d'accueil. Encore ici, ces réfugiés viennent d'un pays aux moeurs et aux valeurs tout différents des nôtres. Il y a aussi tout l'apprentissage du français à considérer pour être fonctionnel dans la société du Québec. Les gens d'affaires ne nous ont pas habitué à être de chauds partisans de la promotion du français. S'il n'en tenait qu'à eux, cette contrainte serait vite pousser sous le tapis.
De plus, Louis Audet utilise des comparaisons douteuses pour appuyer le bon sens de sa proposition de 100 000 réfugiés dès 2016. Il prend l'Allemagne comme référence: eux accueilleront 500 000 réfugiés; alors, le Canada peut en prendre 100 000 au prorata des populations respectives. A beau mentir qui vient de loin dit l'adage. J'aimerais mieux une comparaison avec l'Ontario...
Louis Audet prend comme autre comparable le chiffre de 70 000 réfugiés vietnamiens accueillis au Canada dans les années 1975, il y a 40 ans, appelés les "boat people". Louis Audet brosse à gros traits les statistiques alors qu'il devrait les traiter avec plus de rigueur pour être crédible.
Dans les faits, l'arrivée de ces réfugiés au Canada s'est faite sur une période de 10 ans, 1975 à 1985. On estime qu'il y avait en 1985 au Canada 110 000 vietnamiens de catégorie "réfugiés". Le Québec pour sa part a parrainé 10 000 réfugiés vietnamiens ce qui donne une moyenne de 1000 réfugiés par année sur 10 ans. (source: http://www.rcinet.ca/patrimoine-asiatique-fr/le-mois-du-patrimoine-asiatique-au-canada/les-refugies-de-la-mer-la-commun)
Une source sur les vietnamiens réfugiés dit aussi ceci, je cite: « La population des boat people était très hétérogène. Elle comptait des personnes issues de toutes les classes sociales, autant de la ville que de la campagne. Nombre d’entre elles ne parlaient ni le français ni l’anglais et n’avaient pas de famille au Canada. Leur arrivée coïncidait également avec une période de récession, rendant d’autant plus difficiles leur intégration et l’obtention d’un emploi.» Question à Louis Audet: qu'en sera-t-il avec les réfugiés syriens ?
Cette dernière description est moins jovialiste que le portrait des 3 conditions que Louis Audent a intégrées à son message et que je me permets de rappeler:
-- de jeunes réfugiés et en âge de travailler ( vous avez oublié "déjà formés" )
-- pour peu qu'on les accueille
-- et qu'on les intègre adéquatement
Pour finir, Louis Audet peut-il expliquer que si les conditions sont favorables selon lui pour accueillir 100 000 réfugiés au Canada en 2016, considérant les centaines de milliers de réfugiés déjà parqués dans des camps au Liban, en Jordanie, en Turquie, en Grèce, etc, pourquoi se limite-t-il à cent mille réfugiés par année ? S'il se garde une petite gêne, probablement que moins de réfugiés arrivés au Canada serait plus réaliste selon notre capacité d'accueil.
La Presse du 12 novembre 2015 rapporte un dernier point soulevé par Louis Audet qui est probablement celui qui est le plus pertinent, à savoir qu'il réclame que le gouvernement fédéral hausse sa contribution à l’Aide internationale. Actuellement, le Canada verse environ 0,24% de son PIB alors que l’ONU a fixé la norme à un niveau beaucoup plus élevé, soit 7/10 de 1%.
Cette dernière proposition rejoint le fait qu'une grande majorité des réfugiés de Syrie pour prendre ce pays comme exemple, désireront retourner vivre dans leur pays, leur maison, leur quartier, leurs commerces, leurs villes lorsque la guerre prendra fin. Pourquoi pas: c'est là qu'ils vivaient avant la guerre.
Voici quelques questions pour finir pour lesquelles je n'ai jamais vu de chiffres: -- combien coûte chacun des 250 000 immigrant chaque année au Canada ? Après tout, c'est encore nous qui payons. -- l'aide gouvernementale aux immigrants dure combien d'année après leur arrivée ? Si Louis Audet connaît les réponses à ces questions, il serait intéressant qu'il les révèle au public pour savoir si nous avons les moyens de "sa" générosité.
Rappelons que le problème social des réfugiés est le dernier arrivé face aux problèmes sociaux non résolus de notre propre société. Quelle priorité lui accorder alors que les besoins de financement au Québec pour des professeurs et des écoles propres, pour des infirmières et des hôpitaux bien équipés sont non comblés. Là est notre priorité. Si Louis Audet veut s'offrir à renflouer les coffres de l'État, cela devient une priorité avant les "100 000 réfugiés" par année. En passant, COGECO peut-elle garantir la population qu'elle ne pratique pas la délocalisation de ses revenus dans des paradis fiscaux ?
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2 commentaires
Marcel Haché Répondre
8 décembre 2015Le West Island (essentiellement Radio can et La Presse, en queue de veau le P.L.C. et le P.L.Q.) est déchaîné. Toute une chorale voudrait faire croire que l’opération d’accueil des réfugiés syriens se passe dans l’ordre et l’enthousiasme.
Il n’y ordre ni enthousiasme. Cette apparence d’ordre, c’est l’enfumage que les médias et la classe politique poussent direction de l’électorat. Il cache en fait le même désordre que celui qui avait accompagné à une autre époque l’accueil des kosovars, et qui avaient dû faire un méchant séjour à l’aide sociale.
Quant à l’enthousiasme, c’est encore une fois le même enthousiasme particulier des O.S.B.L. voués à l’accueil des immigrants, et qui dépendent des subventions consenties par les différents gouvernements.
Il y a 4 millions de réfugiés syriens. La Grande République du Sud, qui compte autour de 400 millions de citoyens, n’est pas chaude à en accueillir aucun. Nous sommes ici autour de 8 millions d’individus et Nous réclamons plus que notre part. Depuis l’avènement du nouveau trio de tdc (Trudeau, Coderre et Couillard), le Québec est en plein délire, cependant que le P.Q. se tait. Maudite misère.
Archives de Vigile Répondre
8 décembre 2015Monsieur,
Ce n'est pas compliqué, les libéraux s'assurent le pouvoir pour les prochains 16 ans.
Cette immigration massive (sans politique et mesure solides d'intégration) sert à:
1) briser la cohésion au sein du peuple;
2) renforcer le West Island et de ce fait, la base d'appui électoral au PLQ;
3) favoriser le "cheap labor"; http://cis.org/High-Cost-of-Cheap-Labor ; et l'effet négatif de ce type d' immigration sur les immigrés plus anciens qui eux, sont plus facilement remplacables par de nouveaux immigrants: https://www.researchgate.net/profile/Giovanni_Peri/publication/227353624_The_Labor_Market_Impact_of_Immigration_in_Western_Germany_in_the_1990%27s/links/542ebe580cf29bbc126f45a0.pdf?origin=publication_list
4) créer un contexte social difficile pour mieux justifier l'intervention/protection de l'état;
Sur les incohérences des libéraux avant Couillard: http://www.liberaux.net/
Sur les incohérences de Couillard: http://dossiercouillard.com/philippecouillard.html