Imaginez une course automobile dans laquelle les concurrents conduisent tous des « minounes » poussives et rouillées.
Gagnera celui qui évitera la panne et se traînera jusqu’à la ligne d’arrivée avant les autres.
C’est le portrait que dégage le sondage Léger d’avant-hier.
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La CAQ est montée trop haut, trop vite. Sa stratégie de rester discrète et de laisser le PLQ couler tout seul ne fonctionne pas.
Le PLQ reste compétitif parce qu’il garde sa mainmise sur ce que Jacques Parizeau avait appelé « le vote ethnique ». Les non-francophones l’appuient à 75 %.
Le PQ fait du surplace et n’est pas perçu comme un véhicule de changement.
QS reste une coquetterie esthétique montréalaise qui ne sert qu’à mélanger les cartes encore plus.
Clairement, les Québécois ne sont pas impressionnés par l’offre politique devant eux.
Si on se traîne ainsi jusqu’à l’élection, on pourrait se retrouver avec un gouvernement caquiste minoritaire ou même avec un gouvernement... libéral.
En 2007, le PLQ s’était accroché au pouvoir avec 33 % du vote.
Il est présentement à 29 % et vient de gagner 5 points chez les francophones.
Encore mieux pour lui, les francophones se divisent maintenant en quatre, alors qu’ils se divisaient en trois en 2007.
Dans ce nouveau contexte, s’il franchit la barre des 30 %, qui sait ?
Bref, si une étincelle ne vient pas embraser la scène politique et donner un élan nouveau à la CAQ ou au PQ, tout reste jouable pour le PLQ.
Imaginez quatre autres années à subir les sermons de Philippe Couillard et le régime des « ti-zamis ».
D’où pourrait venir l’étincelle qui mettrait du tigre dans le moteur d’un des partis d’opposition ?
Lors des dernières élections fédérales, elle est venue de Justin Trudeau.
On a découvert ensuite son vide sidéral, mais c’est lui qui a donné la victoire à son parti.
Lors des élections fédérales de 2011, c’est Jack Layton qui avait déclenché la vague orange.
Cette fois-ci, on n’a pas l’impression que ce sont des personnalités qui mettront le feu aux poudres.
Jusqu’ici, les « vedettes » mises en vitrine par les partis – Hivon, Aussant, Carmant, Marissal – ne font même pas trembler l’aiguille des sondages. Zéro effet.
En termes de personnalités, la seule très grosse carte qui reste est un hypothétique retour de PKP.
Pour ou contre
L’étincelle, si elle vient, devra plutôt être une idée qui polarisera le débat, qui forcera les électeurs à faire un choix clair.
Cette idée, qui ne doit justement pas être consensuelle, transformerait la campagne électorale en un référendum : pour ou contre ?
On obligerait ainsi les électeurs à cesser de s’éparpiller.
Mon petit doigt me dit qu’on entendra parler d’immigration, de religion, bref, d’identité.