Le commandement général de l’armée syrienne a indiqué dans un communiqué de presse que des avions de la coalition menée par Washington avaient bombardé des positions des forces gouvernementales près de la ville de Deir ez-Zor, à l’est du pays.
Selon un communiqué de presse du commandement général syrien relayé par une chaîne de télévision officielle, la coalition emmenée par les Etats-Unis a bombardé des positions de l'armée syrienne le 17 septembre près de l’aérodrome de Deir ez-Zor.
Citant des données militaires syriennes, le porte-parole du ministère russe de la Défense Igor Konachenkov a fait savoir que deux avions F-16 et deux A-10, ainsi qu'un drone, entrés via la frontière irakienne, avaient effectué la frappe à 6 kilomètres au sud de l'aérodrome de Deir ez-Zor.
Il a ajouté que des combattants du groupe terroriste Daesh avaient entamé une offensive contre les positions syriennes immédiatement après ces frappes.
Toutefois, l'armée gouvernementale est parvenue à défaire les islamistes et à reprendre ses positions bombardées, a fait savoir un responsable militaire local.
62 militaires sont morts dans le bombardement et plus d'une centaine d'autres sont blessés, selon les chiffres donnés par le ministère russe de la Défense.
Une preuve du soutien de Washington envers Daesh, selon le commandement général syrien
Les actions de la coalition menée par les Etats-Unis «ont clairement pavé la route aux terroristes de l’Etat islamique pour qu’ils attaquent les positions et en prennent le contrôle», a déploré le commandement général des forces armées syriennes.
Celui-ci qualifie l'incident d’«agression sérieuse et flagrante» contre les forces syriennes et de «preuve formelle» que Washington et ses alliés soutiennent les djihadistes de Daesh en Syrie.
«Même si le bombardement […] était une erreur, cela reste une conséquence du refus de Washington de coordonner son action antiterroriste avec Moscou», a indiqué le ministère russe de la Défense.
Les Etats-Unis dans l'embarras
Dans un communiqué publié le soir du 17 septembre, le commandement central de l'armée des Etats-Unis a reconnu avoir mené une frappe à Deir ez-Zor.
Les frappes de la coalition, qui «pensait viser des positions de combat de Daesh», ont été «interrompues immédiatement lorsque des responsables de la coalition ont été informés par des responsables russes qu’il était possible que les personnes et les véhicules visés fassent partie de l’armée syrienne», peut-on lire dans le communiqué.
Le commandement central américain a par ailleurs assuré avoir averti ses homologues russes avant d'effectuer la frappe.
La coalition menée par Washington «ne frapperait pas intentionnellement une unité militaire syrienne reconnue» assure le commandement, qui indique qu'il se penchera sur les circonstances entourant la frappe «pour voir si l’on peut en tirer certaines leçons».
La Russie convoque une réunion d'urgence
Après la réaction américaine, le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué avoir convoqué une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU.
La Maison blanche protège Daesh
Moscou a par ailleurs démenti avoir été informé par les Etats-Unis d'une opération dans la région de Deir ez-Zor.
La porte-parole du ministère, Maria Zakharova, a indiqué à la chaîne russe Rossiya 24 : «Si nous pouvions déjà auparavant nous douter que la Maison blanche protégeait le front al-Nosra, maintenant, après la frappe sur l’armée syrienne, nous pouvons tirer une conclusion effrayante pour le monde entier ; la Maison blanche protège Daesh.»
Quand Washington accusait Moscou de frapper l'opposition...
Plus tôt ce 17 septembre, la Russie avait accusé Washington de ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour forcer les rebelles «modérés» à respecter le cessez-le-feu, en vigueur depuis le 12 septembre en Syrie.
Quant aux Etats-Unis, depuis le début de l’intervention armée russe en Syrie en septembre 2015, ils accusent Moscou de ne pas seulement cibler les terroristes, mais également l’opposition dite «modérée» qu’ils soutiennent.
Aucune preuve concrète n'ayant été fournie par les responsables américains, les allégations du Pentagone avaient été dénoncées comme des «rumeurs infondées» par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
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