400 ans d'arrivées... et de départs

Québec 2008 - 400e anniversaire de la fondation du Canada?...



Normandin, Pierre-André - Québec s'est bâtie sur l'immigration. Une compilation des recensements effectués depuis sa fondation par Statistique Canada illustre à quel point la ville s'est construite grâce à l'arrivée de nouveaux venus. Une source de croissance qui s'est soudainement tarie au milieu du XIXe siècle. Retour sur 400 ans d'arrivées... et de départs.
L'aventure de Québec est passée bien près de prendre fin avant même d'avoir commencé. Alors que Champlain débarque en 1608 "là où le fleuve rétrécit" avec 28 membres d'équipage, seulement huit d'entre eux survivront à leur premier hiver.
La leçon pour ces premiers arrivants est dure, mais elle porte puisque 400 ans plus tard, leurs descendants sont toufois présents. À son arrivée en Nouvelle-France en 1666, l'intendant Jean Talon recensera 547 habitants dans la ville.
La colonisation reste néanmoins une entreprise périlleuse puisque l'hiver suivant tue un habitant sur cinq de Québec. Reste que l'immigration continue à affluer. Coeur de la colonie, la région de Québec attire quatre fois plus de nouveaux arrivants que Montréal.
Arrivée dans un "nouveau monde" oblige, la majorité des colons occupent des métiers de la construction. Menuisiers, maçons, cordonniers, charpentiers.
PEU DE FEMMES
À l'époque, bien peu de femmes s'embarquent pour l'aventure. Selon le recensement de Jean talon, elles représentent à peine le tiers des habitants de Québec. Constant le déséquilibre et crai gnant ses impacts, l'intendant demande au roi des "renforts". Entre 1665 et 1673, 900 filles du roi comme on les baptisa arriveront par bateau.
La stratégie semble avoir fonctionné puisque la population de la ville quadruple en 30 ans, mais surtout, l'âge moyen passe de 22 à 17,5 ans. D'une immigration strictement française, l'histoire de Québec bascule avec la conquête britannique de 1759.
Avec l'arrivée massive d'anglophones, la ville passe à un cheveu d'être parfaitement bilingue dans le recensement de 1861, alors que les francophones ne représentent plus que 56,1 % de la population.
À l'époque, la capitale est la deuxième ville la plus populeuse du Canada qui naît six ans plus tard , derrière Montréal, mais tout juste devant Toronto.
IRONIE
Ironie historique, si Québec comptait à l'époque 10 fois moins d'habitants qu'aujourd'hui, les anglophones étaient trois fois plus nombreux (22 420 contre 7030 en 2006).
Une série de tuiles historiques (voir encadré) a tôt fait de déplacer les immigrants de Québec vers l'ouest du pays. Alors qu'en 1841, un habitant de Québec sur quatre était né à l'étranger, cette proportion passe à 1 sur 20 en moins de 40 ans. Et depuis, l'immigration à Québec ne s'est jamais relevée, demeurant sous la barre des 5 %.
L'immigration disparaît même pratiquement durant la Seconde Guerre mondiale, alors que Québec comptait moins de 2 % d'immigrants.
Encore aujour d'hui, la capitale est la ville canadienne avec le plus faible taux de nouveaux arrivants, loin derrière Toronto et ses 52 % d'habitants nés hors du Canada. Reste que la capitale connaît une lente progression de l'immigration depuis une décennie. Avec 4,6 % d'immigrants dans le recensement 2006, Québec présente son plus haut taux depuis 1881.
panormandin@lesoleil.com
L'ÉVOLUTION
1608
28 : Arrivés pour fonder Québec, seulement huit survivront au premier hiver.
1666
547 : Coeur de la Nouvelle-France, Québec compte 360 hommes pour seulement 187 femmes.
1698
1988 : L'arrivée de 900 filles du roi permet de trouver un équilibre entre hommes et femmes.
1765
8967 : Québec passe sous le régime britannique à cette époque.
1861
51 109 : Les francophones forment 56 % de la population de la ville.
1881
62 446 : L'immigration se tarit, les nouveaux arrivants poursuivant leur route vers l'ouest du pays.
1961
171 979 : Fin de la croissance de Québec qui voit sa population légèrement régresser.
2008
500 691 : Grâce aux fusions, Québec franchit le cap du demi-million.


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