Création de la Commission de la radiodiffusion canadienne (1932) et de Radio-Canada (1936)

Malgré le fait que le Québec adopte une loi provinciale pour la création de stations de radio, le gouvernement fédéral obtient gain de cause auprès de la Cour suprême du Canada pour la compétence de la radiodiffusion. La Commission de la radiodiffusion canadienne est créée en 1932 et deviendra en 1936 la société Radio-Canada. Au départ offrant une programmation bilingue et biculturelle, la Commission se divise en deux services différents (français et anglais) suite aux contestations de plusieurs régions du pays quant à la présence du français sur les ondes. La création d'un service français est bien reçue par les francophones, qui craignaient d'être vraiment isolés à l'intérieur d'un seul service national.
Radio-Canada, en tant que service public, a permis à de nombreux créateurs francophones de diffuser leurs oeuvres tant à la radio qu'à la télévision. La radio et la télé publiques de Radio-Canada ont permis aux Québécois d'écouter, de voir et même de favoriser les transformations de la société québécoise. La société Radio-Canada a été l'objet également au fil des années de plusieurs confrontations Québec-Canada. Étant du ressort exclusif du gouvernement fédéral, la société d'État a vu son mandat évoluer et se modifier selon les gouvernements au pouvoir pour inclure une dimension de promotion du sentiment et de l'unité nationale canadienne. L'intégration du Québec et de sa spécificité à l'intérieur du service public de Radio-Canada reproduit à petite échelle la question du défi de la reconnaissance de la spécificité du Québec à l'intérieur de l'espace politique et constitutionnel canadien.

Références :
· Raboy, Marc, Des vases non-communicants. Les communications québécoises dans le système fédéral canadien, dans Bilan québécois du fédéralisme canadien, sous la dir. de François Rocher, Montréal, Vlb éditeur, 1992, pp. 323-344.
· Raboy, Marc, Missed Opportunities. The Story of Canada's Broadcasting Policy, Montréal et Kingston, McGill-Queen's University Press, 1990.