(rappel)
Il importe plus que jamais de maintenir le conflit canadien ouvert et vivant. Hélas, le gouvernement de Québec semble pour l'heure incapable d'assumer une telle responsabilité historique...
Conquête ou Cession de 1760? Le présent débat d'historiens dans les pages du Devoir (Bouchard contre Saul) ne présenterait pas d'intérêt s'il ne s'agissait que de définir un événement ancien. En réalité, la querelle sur le nom qu'il convient de donner à ce qui nous est arrivé au dix-hui...
Si l'on ne veut pas s'égarer ou suivre le discours et la politique des autres, toute l'histoire du Québec tient en deux dates: la fondation française de 1608 et la conquête de 1760. Il y a donc un avant et un après. Le régime britannique et ses avatars, auquel appartient le Canada actuel, se situent tout entiers dans cet après qui en maintient les servitudes jusqu'à aujourd'hui: occupation du territoire, structure...
Les liaisons avec le pouvoir se manifestent tôt à Québec et s'accentuent après la reddition de 1760. Elles se consolident lors du soulèvement de 1763 avec Pontiac et des charges menées par les Patriots américains en 1775-1776, auxquelles se liguent de nombreux colons. Elles se renouvellent pour contrer le Parti patriote en 1834-1838, lors de la Deuxième Guerre mondiale, puis de la Crise d'octobre 1970 et des référendums de 1980 et de 1995.
Ce même jour, le 8 septembre 1760, à 8 heures du matin, le dernier gouverneur français de la Nouvelle-France appose sa signature au bas de l’acte de reddition de la ville et de l’ensemble de la colonie.
Après la bataille des Plaines d’Abraham en septembre 1759, les troupes françaises se réfugient à Montréal. Elles retournent vers la ville de Québec en avril 1760, commandées par M. de Lévis qui remporte une victoire
Bigot Charest?
Pourquoi faut-il qu’à ces misères s’ajoute la dérision ? La pire épreuve du peuple fut de se sentir ou de se croire volé, affamé, par les siens, par les chefs de la colonie. Ici un personnage intervient, envahit la scène : François Bigot.
LA GUERRE de la conquête, au Canada, n'eut rien d'une guerre « fraîche et joyeuse ». Après les succès de 1756, 1757, 1758, succès mêlés de revers, une marée, faite de toutes les misères, s'abat sur la colonie, en nappes froides, irrésistibles. Les données de cette tragédie historique n'ont rien de mystérieux. Effets ordinaires, en politique, des courtes visions, des trop longues négligences. La France a bâti le Cana...
Lionel Groulx - "Histoire du Canada Français", 1969 (extrait)
L'histoire de la Nouvelle-France se ferme sur cette image d'immense détresse.
Renonçons à décrire le spectacle de détresse humaine qu'offre alors la colonie. Heures fatidiques où l'on ne sait par quelles affinités ou quelle logique mystérieuse toutes les misères, tous les malheurs semblent s'appeler l'un l'autre.