Du nom de Canadien-Français et de son importance
28 novembre 2021
Vous prétendez ceci au sujet de l’emploi du terme double Canadiens-François à partir « peut-être » de 1704 par le père Hennepin : « Un usage qui ne cessera plus par la suite. »
Les divers personnages de la Nouvelle-France utilisaient l’appellation Canadiens, sauf exception (François-Canadiens ou François-Canadois). Précisément, la forme « Canadois-François » (chers lecteurs, notez l’inversion) fut utilisée par Marie de l’Incarnation au milieu des années 1680 à la seule fin de bien différencier les miliciens français d’ici des troupes venues de France pour contrer l’ennemi iroquois. La plupart du temps, elle se contentait donc du mot simple Canadiens ou Canadois pour désigner les Français d’ici. Le roi Louis XIV lui-même employait la désignation Canadiens.
Le terme « Canadiens français », sans trait d’union, apparaîtra lorsque les anglophones revendiqueront le nom Canadiens, surtout après la séparation entre le Bas et le Haut-Canada (1791).
Volontairement ignorer ces nuances importantes constitue du révisionnisme historique. C’est bien l’occupation territoriale et la pression indue des Anglais dominateurs qui nous a forcés à la rallonge de notre nom.
Voir le mémoire de maîtrise de Gervais Carpin (Université Laval, 1995, 124 p.) : Histoire d’un mot : l’ethnonyme Canadien de 1535 à 1691.