L’Institut de recherche sur l’indépendance déjà dans la mire des fédéralistes, avant même sa constitution
23 février 2016
La souveraineté, une affaire d'État
Et, pourquoi la géopolitique est incontournable
La démarche du mouvement souverainiste reposait depuis le début sur le postulat que le Canada était un un État démocratique et qu'il allait se soumettre à la décision du Québec. Le corollaire de ce postulat était qu'il suffisait de produire un argumentaire rationnel sur les avantages de la souveraineté, gagner le débat et rallier une majorité, pour que le changement de statut du Québec devenait effectif.Or, la réaction de l'État canadien a démontré à l'évidence qu'il n'entendait pas se conformer à cet idéal démocratique.
Le défi du mouvement souverainiste est de s'ajuster à cette réalité : passé de l'idéalisme à la realpolitik.
Ce défi est d'abord celui de l'Institut de recherche sur l'indépendance.
L'erreur serait de limiter son champs d'action à la seule production d'un argumentaire (rationnel) sur les avantages de la souveraineté.
En fait son champs d'action porte sur un ensemble de considérations qui débordent largement le cadre de référence auquel le mouvement s'est confiné depuis le début du projet, qui nous a mené au cul-de-sac actuel.
Il faut revenir à la base de ce qu'est la souveraineté : le changement de statut d'un État, dans le cas du Québec de province à État souverain.
Et comprendre ce qui y mène effectivement : la souveraineté n'est pas un souhait mais bien une sommes. Ce changement de statut survient quand les forces du statu quo ne peuvent le contenir.
La mission de l'Institut de recherche sur l'indépendance doit donc se définir en fonction de ce premier constat : « L'État, la voie royale » (P K Péladeau)
Sa mission serait de produire des stratégies (et tactiques) ayant pour objectif le changement de statut de l'État du Québec.
Donc, le grand thème de l'institut serait , un penser l'État en profondeur pour produire une doctrine d'État, laquelle serait l'assise d'une doctrine politique claire,
Doctrine politique claire, dont l'absence depuis le début du mouvement explique le cul-de-sac actuel.
Pour ramener le projet dans la réalité. Il faut faire de la souveraineté, une affaire d'État.
Pourquoi la géopolitique est incontournable pour notre projet. Parce que cette discipline est la seule à faire de l'État l'objet premier de son étude. Difficile de s'en passer.
JCPomerleau