Non à la proportionnelle !
9 septembre 2019
« Québécois de souche » est tout aussi équivoque que « majorité historique ». Est Québécois (ou Quebecer) le sujet britannique (puis canadien) qui habite le Québec, et ce, depuis la création de la province. Dans un tel contexte, se considérer « plus» québécois que les autres ou croire en un Québec « français » sont des vues de l’esprit qui ne font qu’aggraver notre marginalisation.
En revanche, le nationalisme canadien-français a toujours cherché, dans la réalité juridique, politique et sociale, à défendre les droits de la nation canadienne-française au Canada puis, au 20e siècle, à établir un État national canadien-français. De fait, bien ethnique comme peut l’être les nationalismes hongrois, estonien, slovène ou italien, notre nationalisme ne se résume pas plus qu’eux à la dimension culturelle : le nationalisme canadien-français est de nature politique depuis 1763.
Comme la fable de la grande noirceur (1944-1960) ou celle du long hiver de la survivance (1840-1960), la stigmatisation d’un nationalisme canadien-français « strictement ethnique » est un autre mensonge qui visait, dans les années 1960, à présenter le progressisme québécois comme seule voie politique acceptable pour les Canadiens-Français.
Loin de nous émanciper, ce néo-nationalisme força une identification à l’État québécois qui, du fait de sa nature coloniale et de sa structure socio-économique favorable à l’anglais, ne pouvait que nous mener à l’intériorisation d’une variante du multiculturalisme propre aux pays anglo-saxons. Précisément ce que, accentué par l’effacement des générations lyrique et boomer, nous vivons et que vous dénoncez depuis plus de deux ans.
Les Canadiens-Français du Québec ont besoin d’une société nationale pour défendre leurs intérêts nationaux sur la place publique, d’une SSJB comme vous l’évoquez dans votre dernière capsule. Ne serait-il pas temps de s’y atteler?
Qui est ce "on"? Tout simplement ceux qui vous croient sincère.