Les citoyens de Lac-Mégantic du secteur de la rue Baie-des-Sables et du Comité de vigilance citoyenne Sécu-Rail ont haussé le ton, hier avant-midi, pour interpeller les chefs des grands partis politiques fédéraux, MM. Harper, Mulcair, Trudeau et Mme May, de même que les candidats de Mégantic-L'Érable, à venir voir sur place la voie ferrée en piètre état, près de leur centre-ville.
Ils espèrent ainsi les appeler en renfort à leur mairesse Colette Roy Laroche et les faire se prononcer en faveur de la construction éventuelle d'une voie de contournement du centre-ville de Lac-Mégantic pour la voie ferrée.
C'est que Mme Roy Laroche a avoué, lors de la dernière réunion du conseil municipal, lundi soir dernier, qu'elle était impuissante à faire avancer les choses. « Vos manifestations publiques demandant un rehaussement de la sécurité ferroviaire ont plus d'influence que ce que je peux obtenir », avait-elle dit en substance.
« Nous pensons que le secteur de Mégantic dans le comté peut faire une différence dans l'élection du député de Mégantic-L'Érable en partageant le vote. Les candidats ont intérêt à venir ici pour se rendre compte par eux-mêmes, et leurs chefs aussi », a déclaré Robert Bellefleur, un citoyen de la rue Baie-des-Sables qui dénonce l'état de la voie depuis avril 2015.
Les citoyens réagissaient aussi au déraillement de 15 wagons sur une voie d'évitement de Farnham, en début de semaine. Ils ont improvisé une conférence de presse directement sur la voie ferrée, à un jet de pierre du centre-ville.
« Nous envisageons différents moyens de pression à l'approche des élections fédérales et municipales à Lac-Mégantic en novembre, comme une marche près de la voie ferrée et la piste cyclable qui longe le boulevard des Vétérans, jusqu'au Centre de la petite enfance Sous les étoiles, au bout de la rue Cartier, et bloquer la traverse de chemin de fer de la rue Victoria », a révélé André Blais, un autre citoyen demeurant sur la rue Baie-des-Sables. « Nous demandons que soit changé immédiatement l'un des deux ponceaux corrodés, qui date de la fin du XIXe siècle, sous la voie ferrée, malgré le ballast (pierre concassée) que la Central Maine and Quebec (CMQ) Railway a saupoudré soi-disant pour consolider la voie. Des sédiments en quantité importante sont ainsi acheminés au lac, à chaque pluie. »
Lors de ces moyens de pression plus vigoureux, les citoyens espèrent être appuyés par la visite d'un ténor de l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) et candidat du Parti Vert du Canada, André Délisle, et par Daniel Green, chef adjoint du même parti.
« Nous ne croyons pas que la CMQ ait dépensé 10 millions de dollars pour réparer la voie ferrée. Son exercice de camouflage a consisté à seulement ajouter du gros concassé (ballast), qui n'assure pas la sécurité de la voie. Nous avons vu plusieurs anomalies non corrigées », a signalé pour sa part le porte-parole du comité de vigilance citoyenne Sécu-Rail, André Lachapelle.
« Le Bureau de sécurité dans les transports avait même identifié des éléments défectueux à des points militaires précis, bien documentés, et les avait transmis à la CMQ. Nous sommes allés les vérifier et rien n'a été fait », a conclu Robert Bellefleur.
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