VLB pourrait avoir raison sur une chose en matière de bilinguisme. S'il advenait, chose rarissime, que dans un pays deux langues soient à peu près également parlées par la population, la langue la plus difficile ou la moins populaire de par le monde, risquerait fort de disparaître.
Car les principes qui s'appliquent en matière d'usage généralisé d'une langue, ce sont ceux de la facilité et de la nécessité. Si la population arrive à la conclusion qu'une des deux langues n'est plus nécessaire pour la vie courante, elle laissera donc vraisemblablement tomber celle-ci.
Mais voilà une situation plutôt hypothétique, mais toutefois envisageable. Le nombre de langues parlées dans le monde diminue chaque année. Le français lui-même, depuis plusieurs années, est en perte de vitesse sur le plan international. Le bilinguisme fonctionnel ou intégral n'est cependant pas généralisé au Québec, d'où un moindre danger pour le français. Mais je serais plutôt porté à penser que le français ne sera plus parlé au Québec dans cent ans. Au profit de l'anglais ou du chinois. Les langues, comme les civilisations, ne sont pas éternelles. C'est à la suite d'un doctorat jadis fait sur les droits linguistiques que j'émets cette hypothèse... un peu triste, mais que je crois réaliste.
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Michel Lebel, Entrelacs, le 18 février 2008
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