Récemment, Gilles Duceppe a effectué une tournée à travers le Canada pour prendre le pouls du Canada et pour tenter de vendre la souveraineté du Québec. Ce n’est pas une tâche facile, selon l’aveu même du chef du Bloc québécois, et personne n’en doutera.
Il faut avoir une bonne cuirasse et une détermination à toute épreuve pour se lancer ainsi dans la gueule du loup, armé seulement du bâton du pèlerin, et pour affronter l’«ennemi» sur son propre terrain, dans sa forteresse même. «Il importe de faire ça. Ils s'aperçoivent qu'on ne mange pas des bébés pour déjeuner. On est des gens raisonnables», a lancé le chef du Bloc au terme de sa visite.
Gilles Duceppe a fait l’objet de raillerie et de sarcasmes de la part des commentateurs politiques du Canada, qui sont peut-être les seuls à ne pas vouloir croire qu’un jour, l’indépendance du Québec se réalisera. Parce que si le thème de la séparation du Québec constitue le pain et le beurre de ces éditorialistes entêtés et bornés, qui ont tout intérêt à alimenter la haine et la peur, il existe une bonne dose d’exaspération et de lassitude parmi la population canadienne, et ils sont de plus en plus nombreux à dire non plus « What does Québec wants? », mais plutôt « It's time to go! »
Gilles Duceppe n’est pas allé faire du tourisme dans le ROC, des maritimes à Vancouver. Il est allé dire à la population que l’indépendance du Québec apporterait beaucoup aux deux peuples, en mettant un terme aux chicanes et aux blocages de toutes sortes. Nous serions deux peuples traitant d’égal à égal, en adultes. Le Québec ne serait plus un empêcheur de tourner en rond et le Bloc québécois ne serait plus à Ottawa pour empêcher les gouvernements en poste de diriger le Canada comme ils l’entendent en fonction des intérêts canadiens, des intérêts des pêcheurs des maritimes, des travailleurs forestiers de la Colombie-Britannique, des fermiers des plaines et des travailleurs de l’automobile de l’Ontario.
Vous voulez des lois plus sévères contre les mineurs? Vous voulez investir encore plus dans les sables bitumineux et ne plus entendre parler d’environnement pour le moment? Vous ne voulez plus du registre des armes à feu? Et ce bilinguisme obligatoire qui empoisonne votre fonction publique et qui coûte terriblement cher, est-ce vraiment nécessaire? Vous voulez demeurer plus longtemps en Afghanistan pour y faire la guerre et soutenir votre grand ami américain? Vous êtes tannés d’entendre parler du déséquilibre fiscal, de péréquation et de la réforme de l’assurance-emploi? Et la répétition éventuelle d’un autre scandale des commandites où ce fut une majorité de Québécois qui ont pigé dans l’assiette sans vergogne vous terrorise? Et que dire de vos juges de la Cour suprême qui sont sans cesse appelés à trancher des litiges: langue, école, burqa, hôpitaux francophones, etc., qui sont dus en majorité au caractère distinct du Québec?
Le Canada n’aura plus ces problèmes lorsque le Québec sera un pays à part entière, que personne ne pourra désormais accuser de souffrir de «dépendance économique» vis-à-vis du Canada, et qu’il aura sa place à l’ONU.
Récemment, la présidente de l’Argentine, Cristina Fernández de Kirchner, s’est rendue au Venezuela pour y signer une vingtaine de traités commerciaux. Voilà deux peuples souverains qui appartiennent à un même continent et qui, malgré certains différends, réussissent à s’entendre pour le plus grand bien de leurs populations. Chavez y est même allé d’une anecdote savoureuse, à propos des vaches que l’Argentine a vendues au Venezuela. «C’est dommage, a-t-il dit, que je ne puisse vous emmener à la campagne pour que vous puissiez rencontrer les nièces des vaches hollando-argentines que votre ex-ministre de l’Agriculture nous a vendues...»
Peut-on imaginer un jour le chef de l’État québécois inviter son homologue canadien à une petite virée dans nos campagnes pour lui présenter les nièces des vaches et des bœufs de l’Ouest que le Canada nous aurait vendues, tout en lui offrant une sélection de nos meilleurs fromages au lait cru ?
Ce jour-là, un grand pas aura été fait pour la prospérité et la paix du Québec et du Canada. Et nous, nous aurons rapatrié tous ces députés du Bloc, des hommes et des femmes d’une valeur inestimable.
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