Vive le nationalisme... québécois!

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« Nous sommes une petite nation de langue française, enfermée dans une fédération qui la nie, et voisine de l’empire le plus puissant de tous les temps. »



Dans un récent tweet (où il faisait référence à mon dernier livre, L’empire du politiquement correct), François Legault se réjouissait de voir le nationalisme retrouver ses droits au Québec.




On ne saurait le contredire. Après des années de fragmentation politique suicidaire, les Québécois francophones se sont finalement rassemblés sous un nouvel étendard pour reprendre leur avenir en main. C’est ce qui a permis au gouvernement Legault de répondre avec la loi 21 aux aspirations identitaires de la majorité historique francophone.




Pourtant, on veut nous faire croire que ce mot est piégé, même dangereux. À tort. Au Québec, le mot nationalisme est fondamentalement positif. Il est bien de l’assumer.




Résistance




Rappelons l’importance du nationalisme dans notre histoire.




Notre nationalisme a d’abord été un réflexe de survie. Il a permis à un petit peuple oublié sur les rives du Saint-Laurent au milieu du XVIIIe siècle de survivre. Après la Conquête de 1760, cela n’était pas évident.




Très vite, notre nationalisme est devenu désir d’émancipation. C’est la noble et triste histoire des Patriotes.








Écoutez Les idées mènent le monde, une série balado qui cherche a éclairer, à travers le travail des intellectuels, les grands enjeux de sociétés.





Après leur échec, notre nationalisme est devenu plus conservateur. À défaut d’obtenir l’indépendance, il fallait au moins sauver les meubles, alors qu’encore une fois, l’Empire britannique programmait notre disparition. Nous avons tenu. Avec les moyens du bord. De 1840 à 1960, nous nous sommes entêtés à ne pas disparaître.




Je veux bien qu’un tel combat ne soit pas exaltant. Mais l’essentiel doit être rappelé : notre nationalisme nous a gardés en vie !




Avec la Révolution tranquille, le nationalisme est redevenu désir d’affirmation. Ceux qui ont un réflexe de dégoût dès qu’ils entendent le mot « nous » peuvent-ils comprendre l’immense portée du « maîtres chez nous » de 1962 ? Comment se désoler de la reconquête du seul endroit en Amérique où les francophones sont clairement majoritaires et exercent un pouvoir collectif ?




Naturellement, nous avons espéré à nouveau l’indépendance, qui est une aspiration naturelle pour un peuple. Nous y sommes presque arrivés. Un jour, nous y parviendrons. Pour l’instant, nous refaisons nos forces.




Notre nationalisme est un humanisme. Il incarne, à l’heure de la mondialisation, la cause de la diversité culturelle dans le monde. Car la condition première de cette diversité, c’est que chaque peuple assume son identité et l’affirme fièrement.




Émancipation




Sommes-nous conscients de ce que nous représentons à l’échelle de l’histoire ? Nous sommes une petite nation de langue française, enfermée dans une fédération qui la nie, et voisine de l’empire le plus puissant de tous les temps. Et démocratiquement, nous prenons les moyens nécessaires pour que ceux qui nous rejoignent s’intègrent à notre aventure. À travers cela, nous nous entêtons à penser, à créer, à vivre dans notre langue, même si occasionnellement, la déprime nous gagne. Notre résistance est admirable.




Posséder nos entreprises, vivre dans notre langue et selon nos valeurs, embrasser le monde à partir de notre culture, maîtriser notre destin : tel est le sens de notre nationalisme.




Alors vive le nationalisme québécois !