Deux ennemis redoutables: le changement et l'inconnu

Vaincre la peur

Éliminer le squelette du placard... et passer à la mobilisation!

Tribune libre


Un commentaire laissé par Gérald McNichols Tétreault à la suite de mon article paru sur cette tribune le 23 juillet sous le titre « Un bouillonnement salutaire », faisait ressortir un phénomène viscéral qui semble avoir envahi l’esprit de plusieurs québécois depuis des décennies et qui, à n’en pas douter, est devenu depuis longtemps l’arme préférée de nos adversaires politiques du mouvement indépendantiste, soit la peur! Pour illustrer ce constat, je vous propose un extrait du commentaire de M. McNichols Tétreault :

« La meilleure arme d’un conquérant n’est-il pas d’inculquer la peur panique et la terreur à l’égard de tout geste de résistance dès la naissance de ses sujets ? Devrions-nous passer le reste de nos existences terrés dans nos chaumières et enfermés dans nos rôles de contribuables-bénéficiaires afin de ne pas indisposer l’état et l’establishment canadien qui dominent le nôtre ?
Voilà une raison de plus pour laquelle les Québécois ont besoin une fois pour toutes de l’indépendance de leur État : apprendre à maîtriser les peurs inconscientes qui entravent leur liberté et leur identité et en fin de compte le destin de leur vie et de celle de leurs enfants…. »

Mais, comment les Québécois peuvent-ils « apprendre à maîtriser les peurs inconscientes qui entravent leur liberté et leur identité » ? À mon sens, ils y parviendront le jour où ils pourront vaincre ces peurs, et ils arriveront à les vaincre lorsque les raisons des changements proposés pour leur statut politique leur seront étalées clairement et que, conséquemment, la peur de l’inconnu s’estompera peu à peu.
Préalablement à cet exercice, nous devons nous assurer qu’il soit mené par des personnes qui manifestent des convictions profondes eu égard à l’indépendance, en plus d’avoir le courage de les affirmer et de les défendre en toutes circonstances, possédant ainsi toute la crédibilité pour mobiliser les forces souverainistes latentes et perplexes.
En ce qui me concerne, je n’ai pas à être converti à la cause indépendantiste… je le suis depuis longtemps ! Par ailleurs, même si je suis un indépendantiste convaincu et que je n’hésite jamais à l’affirmer, je ne possède pas les éléments nécessaires pour réussir à trouver les arguments pointus pour convaincre ceux et celles qui, somme toute, « ne sont pas si mal » dans le Canada et/ou qui hésitent devant l’inconnu que représente notre indépendance en se disant « tout d’un coup que ça marche pas ! ».
C’est Pierre Cloutier qui disait au paragraphe 3 de son article intitulé « Lettre ouverte à un indépendantiste connu » paru sur cette tribune le 23 juillet :

« De quoi ces gens-là ont-ils peur exactement ? De ne pas être élus s’ils parlent d’indépendance ? Pourquoi se cantonner dans une plate-forme électorale provinciale alors que la source de tous nos maux, c’est le Canada ? »

Même si la recette ne représente pas la solution miracle, il m’apparaît essentiel d’expliquer aux citoyens québécois en quoi « la source de tous nos maux, c’est le Canada » ! En quoi le changement serait-il profitable ? Enfin, faire tomber cette peur morbide de l’inconnu et du changement pour éliminer une fois pour toutes ce « squelette du placard » !
J’invite donc toutes celles et tous ceux qui sont outillés pour faire un tel exercice d’éclairage essentiel à le présenter sur cette tribune et partout où les occasions se présenteront ! « Un bouillonnement salutaire » qui contribuera à vaincre la peur…et passer à la mobilisation !
Henri Marineau
Québec

Featured 19e390a78eaf9d290f5b6b4a1e389e83

Henri Marineau2093 articles

  • 1 472 374

Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





Laissez un commentaire



5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juillet 2011

    Monsieur le Pélican.
    [1] Monsieur le Pélican qui vole haut dans le ciel, Trudeau, en passant, n'a jamais dit que briser le Canada serait un crime comme l'humanité. Il était trop intelligent et cultivé pour cela. Il a dit que briser le Canada serait un crime contre "l"histoire de l'humanité". Pas pareil. Il savait très bien ce qu'il faisait. C"était une phrase toute préparée d'avance pour faire peur mais que personne ne pourrait lui reprocher, car un crime contre "l'histoire de l'humanité, cela ne veut rien dire".
    [2] D'autre part, je vous ferai remarquer respecteusement que si nos leaders "chouverainistes" actuels avaient autant de courage et de détermination que Trudeau en a eu, on aurait peut-être des chances. Mais malheureusement ce n'est pas le cas.
    [3] Parizeau a eu ce courage et cette détermination en 1995 et aujourd'hui le PQMarois le traite comme un débile. Quelle ingratitude.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juillet 2011

    Le joug ,Monsieur Marineau,le joug qui pese sur notre nation ,empeche notre epanouissement national,il faut denoncer le joug jusqu a ...jusqu a enflure verbale. Les federalistes se le sont permis.Rappelez vous Trudeau-Faire eclater le Canada serait un crime contre l humanite- Charest plus recemment-Une citoyennete qui creerait deux categories de citoyen-et encore,-Le PQ se radicalise-.Il faut denoncer le joug,oser faire les comparaisons de notre sort national avec celui des Palestiniens et autres petites entites nationales de l ex-URSS.Il faut monter le ton,pas contre notre navire-amiral qu est le PQ ni contre sa cheffe,contre l ennemi .C est la qu est la peur,taper sur l ennemi,unissons nous, tapons sur l ennemi...

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juillet 2011

    Un qui n'a pas peur, c'est Michel Patrice:
    http://michelpatrice.wordpress.com/2011/03/20/what-would-we-do-without-equalization-payment/#comment-107
    Avec calme et pondération, il répond en français comme en anglais (aussi à un Belge immigré) à toutes les peurs fondées sur les mensonges de l'ennemi: trop petits, trop pauvres, trop incompétents, ignorants, mal parlants...
    C'est en effet la désinformation systématique qui nous fait croire à notre infériorité. Déjà, les jeunes, privés de cours d'Histoire et de sens civique, bombardés par les médias sur "l'inexpérience" des Québécois en finance, ils seront enclins à se transformer en l'ennemi pour n'être pas ostracisés dans les milieux où l'on adore encore la "compétence des Américains" en questions administratives...
    Ceci ne s'améliorera pas tant que le Québec ré-élira des "canadians" stipendiés par Bay Street pour nous assimiler et normaliser cette province de "chiâleux". La poule ou l'oeuf? Sortir le PLQ ou sortir UNIS sur la place publique pour mettre en évidence les méfaits du Canada sur les survivants de Nouvelle-France? (immigration intempestive: Curzi le dit, il se fait crucifier chaque fois qu'il en parle)

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juillet 2011

    M. Marineau
    [1] La peur, elle est, me semble de 2 ordres.
    [2] La première et la plus importante est celle des candidats et candidates du Parti Québécois qui ont PEUR de ne pas être élus en mettant un "projet de pays" sur la table LORS DE L'ÉLECTION.
    [3] Alors, ils s'inventent des chemins de traverse, des programmes faits pour eux et lorsque les militants de la base leur imposent un "projet de pays" comme lors du Congrès de 2005, ils le mettent discrètement aux poubelles comme lors des élections de 2007 et 2008, parce qu'ils ont PEUR de perdre leur élection, qu'ils ont perdu quand même et par 2 fois.
    [4] En fait, ce qu'ils font, c'est ce qu'on appelle en psychologie, une projection, c'est-à-dire qu'ils projettent sur les autres leurs propres sentiments, en l'occurrence dans ce cas-ci, la peur. "Les Québécois ont peur de l'indépendance, donc on ne va pas leur proposer lors de l'élection de peur de perdre nos élections".
    [5] Vous voyez dans quel genre de cercle vicieux on se trouve avec ces gens-là et le plan Marois n'est pas autre chose qu'une version "moderne" de cette peur.
    [6] La 2e peur c'est celle des familles avec le mot "référendum", un genre de choc post-traumatique vécu en 1980 et 1995. Donc, on essaie de l'éviter. On le met dans le placard. On l'envoie dans les limbes, quelque part dans le Nord de l'Ontario, comme disait Richard Desjardins.
    [7] Donc, on ne parle de cela et on envoie cela le plus loin possible. Mais en même temps, on le garde comme dogme comme seul moyen d'acquérir l'indépendance.
    [8] On est donc dans un cercle vicieux. On a peur d'avoir peur de faire peur. Peur de faire une élection décisionnelle et peur de tenir un référendum.
    [9] On a peur partout et tout le temps.
    [10] Jusqu'au jour où un leader décidé et respecté issu du peuple va cesser d'avoir peur. Un genre de Jack Layton québécois. Mais quand? Je ne le sais pas.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juillet 2011

    Monsieur Marineau
    1-Il faudrait pour commencer ne pas avoir peur d'utiliser le mot INDÉPENDANCE au lieu du mot souveraineté qui fait tellement mollasson. Toute cette confusion entretenue par le PQ, depuis sa fondation, a divisé les forces indépendantistes au lieu de les converger vers le seul but qui est celui de l'indépendance du Québec. Donc, il faut que disparaisse le mot souveraineté du vocabulaire; c'est un mot qui fait mou et réducteur. Les péquistes sont des spécialistes dans l'art de semer la confusion.
    2- Concentrer toute notre énergie collective seulement sur le Québec où nous sommes majoritaires. Le Canada, c'est fini qu'on se le mette dans la tête une fois pour toute! Le moment est arrivé de se prendre en mains!
    3- Il faut rapidement créer et mettre en marche un média indépendantiste pour contrer toute cette propagande fédéraliste qui nous envahit et qui nous lave le cerveau 24 heures sur 24 (Gesca, Radio-Canada, Journal de Montréal etc.) De la pédagogie! De la pédagogie sur l'indépendance, ça presse!
    Ceci n'est qu'une base pour enlever notre peur collective; j'y reviendrai.
    André Gignac 27/7/11