La controverse des derniers mois au sein du ministère des Transports vient de faire une victime collatérale à l'Unité permanente anticorruption (UPAC). Un enquêteur a été congédié la semaine dernière parce qu'il aurait notamment encouragé un dénonciateur à s'adresser aux médias, a appris La Presse.
Le Syndicat de professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) s'indigne de ce congédiement. « C'est extrêmement inquiétant qu'une organisation comme l'UPAC, qui s'est présentée devant la commission Charbonneau pour réclamer qu'un régime de protection des lanceurs d'alerte soit mis en place, agisse ainsi. Les bras m'en tombent », lance son président, Richard Perron, joint par La Presse.
L'enquêteur Richard Despaties est un retraité de la Sûreté du Québec qui avait été embauché à l'UPAC à titre d'analyste-enquêteur. Il avait été affecté aux dossiers de représailles en plus de recueillir les dénonciations. L'UPAC confirme le congédiement.
Avant d'être à l'UPAC, il a participé entre autres à l'escouade Carcajou pour contrer la guerre des motards. En 2002, il a reçu la médaille de la police pour services distingués remise par le gouverneur général du Canada afin de souligner de « longs états de service louable, particulièrement dans des activités pouvant comporter des risques ».
SIX MOTIFS POUR METTRE FIN À L'EMPLOI
Selon les informations obtenues par La Presse de sources différentes, la lettre de renvoi signée par le commissaire Robert Lafrenière présente six motifs pour mettre fin à l'emploi. Le grand patron de l'UPAC reproche à M. Despaties d'avoir « conseillé à une personne ayant fait un signalement de faire, entre autres, une sortie médiatique concernant de présumées irrégularités qu'elle aurait constatées dans la gestion d'un ministère ». Les faits reprochés se seraient produits en avril et mai 2016.
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