Dans sa déclaration à l’occasion de la fête du Canada, le premier ministre Justin Trudeau a erré.
Je reconnais plusieurs bons coups à notre nouveau premier ministre canadien.
Sa présence au défilé de la fierté gaie à Toronto, sa grande considération en général pour les Premières Nations et son attachement à établir des rapports égalitaires entre les hommes et les femmes en font partie.
Pour ce qui est de reconnaitre le caractère distinct du Québec, c'est plutôt mal barré.
À sa première fête du Canada à titre de premier ministre, il trébuche sur un fait plutôt reconnu : il n'y a pas qu'une seule nation au Canada.
Sa déclaration officielle est sans équivoque : « Aujourd’hui, nous célébrons le jour où, il y a exactement 149 ans, les gens de ce grand territoire se sont rassemblés et ont forgé une seule nation et un seul pays – le Canada ».
Provocation ? Oubli ? Recadrage des années Harper ?
Il faudra nous expliquer.
En ce qui me concerne c'est une erreur de débutant ou une bravade inconséquente.
La nation québécoise a été reconnue en novembre 2006 par la Chambre des Communes dans un vote à 266 voix contre 16. « Les Québécois forment une nation au sein d'un Canada uni », avait proposé Stephen Harper.
Jusqu'à quel point « uni », ça se discute, mais nous formons une nation, c'est indiscutable.
Je me souviens de la période de décembre 2007 où il existait un débat sur l'adhésion de Justin Trudeau au concept de « nation québécoise » et franchement, je suis surpris que le premier ministre veuille revenir sur cet épisode.
La question me semblait réglée.
La fierté des Québécois ne supporte pas ce genre de glissement qui renie leur importance dans l'histoire du Canada. Déjà qu'ils souhaitent donner de la chair autour de l'os - au-delà de la reconnaissance en tant que nation, le Québec veut aller beaucoup plus loin - les Québécois n'apprécient pas ce retour en arrière inutile.
M. Couillard aurait avantage à profiter de sa prochaine discussion avec M. Trudeau pour lui dire que vue du Québec, cette reconnaissance est un minimum vital et qu'il joue un jeu dangereux en trébuchant dans une déclaration officielle sur notre caractère distinct.
Faudra-t-il en appeler aux nombreux députés libéraux fédéraux élus au Québec pour revenir à un peu de bon sens ?
Le faux pas est évident, j'espère qu'on saura rapidement corriger le tir à Ottawa, au bureau du premier ministre, en particulier !
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