Une «sentence bonbon» pour l’ancien roi de Laval

Plusieurs estiment que l’ex-maire Vaillancourt méritait une peine plus sévère

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Une sentence trop légère pour être honnête





Christopher Nardi et Jean-Louis Fortin, Le Journal de Montréal et le Bureau d’enquête


La peine présumée de l’ex-maire Gilles Vaillancourt est une «sentence bonbon» et un «déni de justice» pour les Lavallois, s’insurgent plusieurs sonneurs d’alarme et politiciens.


«Non seulement je trouve que la peine est légère, mais je la trouve inacceptable pour la population. Quand on regarde l’ampleur de la fraude qui a duré 25 ans, 9 millions $, c’est une partie infime de la pointe de l’iceberg. C’est un déni de justice pour les Lavallois qui ont payé pour cette fraude», a lancé hier d’un ton furieux Jean-Claude Gobé, chef du parti Action Laval.


Plaider coupable


Celui-ci réagissait au fait que l’ex-maire Vaillancourt, qui a régné pendant 23 ans à la tête de Laval, devrait plaider coupable aujourd’hui à des accusations de fraude et d’abus de confiance.


Le chef de l’opposition officielle est d’autant plus frustré, car il croit que les résidents ne pourront jamais savoir comment M. Vaillancourt a commis ses fraudes étant donné qu’il n’y aura plus de procès.


«Un procès aurait permis aux enquêteurs de dévoiler les preuves qu’ils ont contre l’ex-maire et de comprendre les détails de sa fraude, pour ensuite mieux les prévenir à l’avenir. Hélas, maintenant, on n’aura jamais ces informations», a dit Jean-Claude Gobé.


«C’est une sentence bonbon», laisse pour sa part tomber l’entrepreneur en construction André Durocher.


Des millions « volés »


Ce témoin de la commission Charbonneau, qui avait avoué avoir participé à la collusion sur la couronne nord, en a encore gros sur le cœur en pensant à Gilles Vaillancourt.


«Pensez-y, c’est des millions de dollars qu’il a volés», affirme-t-il au Journal.


L’ex-propriétaire de la firme Excavations Panthère, une entreprise de Blainville, explique qu’il pouvait obtenir des contrats auprès de municipalités sur la Rive-Nord. Mais à Laval, royaume de Gilles Vaillancourt, il était «bloqué».


«On n’avait pas le droit de soumissionner à Laval. Les firmes d’ingénieurs étaient les premières à nous barrer aussitôt qu’on allait chercher les plans (pour préparer une soumission)», se souvient l’entrepreneur.


Pour sa part, l’ex-entrepreneur et témoin-vedette à la commission Charbonneau, Lino Zambito, est d’avis que M. Vaillancourt s’en tire à bon compte avec cette entente.


«Les procureurs ont clairement dû mettre de l’eau dans leur vin pour en arriver à cette entente, qui est bonne pour Gilles Vaillancourt. Mais l’UPAC avait besoin de faire un coup fort, et ils l’ont réussi, car c’est tout de même la peine la plus sévère donnée à un élu accusé de fraude», a commenté M. Zambito.


Le cabinet du maire de Laval, Marc Demers, a refusé de commenter hier. M. Demers fera toutefois une sortie publique ce midi à l’hôtel de ville.



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