Appelé à faire l’allocution de clôture de la journée, Bernard Landry s’est dit d’accord pour écarter le terme souveraineté pour employer celui d’indépendance.
Les États généraux sur la souveraineté du Québec ont débouché sur une volonté de transformer cette entité en une organisation permanente et non partisane visant la promotion de l’indépendance du Québec.
«On va mettre sur pied une véritable organisation de la société civile en faveur de la souveraineté», a indiqué en entrevue Gilbert Paquette, le président du Conseil de la souveraineté. Cet organisme est associé aux États généraux sur la souveraineté, une entité représentant la société civile et qui mène des consultations de puis un peu plus d’un an. Au terme de la première phase de ces États généraux, plus de 600 indépendantistes se sont réunis samedi pour débattre de trois thèmes: souveraineté populaire et pouvoir constituant, économie et souveraineté, et enfin, mobilisation et action politique.
Pour Gilbert Paquette, la création de cette organisation de la société civile qui interviendra dans le débat public donnera un nouveau souffle au mouvement souverainiste. Dans tous les pays qui ont réalisé leur indépendance, «c’est un mouvement populaire, un mouvement de la société civile» qui l’a faite, a-t-il fait observer. Cette organisation sera différente du Conseil de la souveraineté, puisqu’elle regroupera des individus, plutôt que les seuls représentants des partis souverainistes.
«Ce qu’on veut faire, c’est de rompre avec l’attentisme ou ce qu’on pourrait appeler l’action politique ''gouvernement centré''.» Gilbert Paquette évite toutefois de jeter la pierre au Parti québécois (PQ). «Ce n’est pas par manque de confiance envers le Parti québécois, mais c’est simplement que le PQ est soumis à d’énormes contraintes en tant que gouvernement minoritaire.» Il juge cependant que depuis 1995, la promotion de la souveraineté a fait défaut.
Exit la souveraineté, vive l’indépendance
Résumant les discussions qui ont eu cours dans l’atelier sur la mobilisation et l’action politique, la porte-parole de la Commission nationale des États généraux, Tania Kontoyanni, a mentionné l’importance de renouveler son discours souverainiste, à commencer par les mots. Ainsi, le terme «souveraineté» devrait céder sa place à celui d’«indépendance». L’expression «Québécois de souche» est à bannir; on doit aussi oublier le mot «référendum», a-t-elle dit, sans indiquer comment ce concept devrait désormais être nommé. Quelques participants ont insisté pour que le vocable «fédéraliste» disparaisse au profit de celui de «provincialiste».
Appelé à faire l’allocution de clôture de la journée, Bernard Landry s’est dit d’accord pour écarter le terme souveraineté pour employer celui d’indépendance. La fête nationale des Américains n’est pas la «Sovereignty Day» mais bien l’«Independence Day», a-t-il fait valoir. «Utilisons les bons mots. Regardons les choses en face : nous voulons l’indépendance.»
Division des forces
L’assemblée faisait se côtoyer militants et sympathisants du PQ, de Québec solidaire et d’Option nationale. Mais tout au long de la journée, l'évidente division des forces souverainistes n'a pas fait l'objet de discussion.
Dans un des ateliers, le président du Nouveau mouvement pour le Québec, Jocelyn Desjardins, qui prépare sa rencontre de «Convergence nationale» du 25 et 26 mai prochain, a plaidé pour une entente entre ces trois partis afin de faire élire un maximum de députés souverainistes lors des prochaines élections. Il a évoqué des primaires dans les circonscriptions, le désistement de candidats en vue de présenter une seule candidature souverainiste, les ententes de répartition de circonscription.
Dans le même esprit, le chef d'Option nationale, Jean-Martin Aussant, invité à s’adresser à l’assemblée après la plénière, a amorcé son allocution en posant la question : «Qui est en faveur de l’union des forces souverainistes ?» La réponse fut une ovation. Il a rappelé que des discussions avaient eu lieu entre les trois partis souverainistes avant l’élection du 4 septembre en vue de conclure des ententes. Le PQ avait évoqué le manque de temps comme un empêchement. Il est temps de reprendre les pourparlers, a avancé Aussant.
Prenant le relais sur la tribune, le ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes et à la Gouvernance souverainiste, Alexandre Cloutier, a lui-même lancé un appel à l’unité des souverainistes. «Oui, nous devons unir nos forces. Nos vrais adversaires, ce ne sont pas les souverainistes, ce sont les fédéralistes», a-t-il lancé sous les applaudissements.
Évidemment, la conception que de part et d’autre on se fait de l’union des forces diffère de part et d’autre. Devant les journalistes, Alexandre Cloutier a précisé par la suite que c’était en fait un appel au ralliement au PQ qu’il avait lancé.
Une constitution pour le Québec
Les participants ont adopté une résolution portant sur «une démarche constituante», façon d’avancer vers l’adoption d’une constitution pour le Québec selon le principe que «le peuple québécois dispose d’un pouvoir constituant et peut seul décider du régime politique dans lequel il veut vivre».
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