Un vieil ami du PM «payé à rien faire», estime la CAQ

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Le régime libéral verse dans la collusion jusqu'à la fin de son mandat

Même si l’entente avec les médecins spécialistes est signée depuis deux semaines, le secrétaire général associé et bon ami de Philippe Couillard, Juan Roberto Iglesias, continuera d’empocher un salaire annuel de 261 000 $ jusqu’à la fin du mandat libéral.


M. Iglesias, qui a travaillé en tant que plus haut fonctionnaire de l’État dans les trois premières années du gouvernement Couillard, devait initialement prendre sa retraite en début d’année.


Le cabinet du premier ministre en avait d’ailleurs fait l’annonce le 6 décembre dernier, mais cinq jours avant Noël, M. Couillard a annoncé que l’engagement de son ami de longue date serait prolongé afin qu’il fasse partie du comité de négociation entre le gouvernement et les médecins spécialistes.


Cette entente de 2 G$, qui a fait l’objet d’un accord de principe à la mi-février, a été signée officiellement le 14 mars dernier, par la présidente de la Fédération des médecins spécialistes du Québec, Diane Francoeur, et le ministre de la Santé, Gaétan Barrette. Notons que ce dernier avait été exclu de la négociation.


Jusqu’au 30 juin


Interrogé à savoir si le mandat de M. Iglesias est terminé, le ministère du Conseil exécutif, soit l’équivalent du ministère du premier ministre, a confirmé à notre Bureau parlementaire qu’il demeurera en poste jusqu’au 30 juin prochain, comme stipulé dans un décret.


«M. Iglesias collabore au suivi de la mise en œuvre de l’entente avec les médecins. Il est affecté à différents dossiers par le secrétaire général et greffier du conseil exécutif», s’est limité à dire le responsable des relations avec les médias du ministère du Conseil exécutif, Jean Auclair.


«Il est sur une tablette dorée jusqu’à la fin du mois de juin, donc payé à rien faire, aux frais des contribuables : ça, c’est la traduction de cette bouillie bureaucratique», a réagi le député caquiste Éric Caire, qui a produit plusieurs demandes d’accès à l’information à ce sujet.


Payé plus cher que son successeur


Le porte-parole de la CAQ en matière d’efficacité de l’administration publique se désole aussi de constater que M. Iglesias, aujourd’hui comme secrétaire général associé, gagne plus cher que celui qui lui a succédé à titre de secrétaire général.


En effet, selon le décret du 20 décembre dernier, le traitement annuel de M. Iglesias est de 261 467 $, alors que celui de son successeur en tant que premier fonctionnaire de l’État, André Fortier, est de 232 414 $.


Il y a un an, presque jour pour jour, le traitement annuel de M. Iglesias à titre de secrétaire général du Conseil exécutif, bonis et allocations de séjour compris, était passé de 371 200 $ à 386 561 $, soit une rémunération presque deux fois plus importante que celle versée au premier ministre.


«On s’est assuré que M. Iglesias soit somptueusement traité jusqu’à la fin du régime libéral», croit le député de La Peltrie.


CHRONOLOGIE



  • Nommé en avril 2014 à titre de secrétaire général du Conseil exécutif.

  • Salaire annuel initial : 310 000 $, + boni de 15 %, + 1225 $ par mois en «frais de séjour».

  • Mars 2017 : Son contrat est renouvelé. Son salaire annuel passe à 323 358 $, + boni de 15 %, + 1225 $ par mois en «frais de séjour».

  • Le 6 décembre 2017, après des ennuis de santé, M. Iglesias annonce son départ, mais s’engage à assurer la transition jusqu’au 8 janvier 2018.

  • Le Conseil des ministres nomme André Fortier pour lui succéder, avec un salaire annuel de 232 414 $.

  • 20 décembre 2017 : l’engagement de M. Iglesias est finalement maintenu jusqu’au 30 juin 2018, pour négocier avec les médecins spécialistes. Son salaire annuel, cette fois à titre de secrétaire général associé, est alors fixé à 261 467 $.