Un système «malade», dit l’ex-chef de police

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Effectivement, très malade !






L’ancien chef de la police de Laval qualifie d’«épouvantable» la décision du Tribunal d’arbitrage ordonnant au corps policier de réintégrer une employée civile aux enquêtes criminelles, même si elle a été vue en compagnie de sympathisants des Hells Angels.




«Le système est malade. En maudit, à part de ça», a lancé Jean-Pierre Gariépy, qui a dirigé la police lavalloise durant 16 ans, en réaction à la nouvelle rapportée mercredi par Le Journal.




La police vient de se plier au jugement de l’arbitre de grief Nathalie Massicotte en redonnant à cette employée civile son poste administratif à la section moralité et drogues.




Elle avait été réaffectée à des fonctions «moins à risque» après avoir été surprise par un haut gradé à la même table que deux membres des Brotherhood, dans un restaurant, en octobre dernier. Une rétrogradation jugée «trop sévère» par l’arbitre.











Jean-Pierre Gariépy, Ex-chef de police




Photo Martin Alarie, agence QMI


Jean-Pierre Gariépy, Ex-chef de police







Secteur « fragile »




Durant son règne de 16 ans, M. Gariépy a vu des policiers et des employés civils mis à la porte ou se voir refuser des postes parce qu’«on avait des doutes sur leur intégrité».




«Mais, là, c’est rendu qu’un arbitre décide à la place du directeur de police. Je suis persuadé que l’état-major doit digérer ça assez mal», a ajouté M. Gariépy, qui a pris sa retraite il y a trois ans.




L’ex-président de l’Association des directeurs de police du Québec a dit que la notion d’intégrité est «très délicate» au sein des forces de l’ordre depuis les scandales des taupes Ian Davidson et Benoit Roberge, à la police de Montréal.




«L’enquête de la police de Laval sur son employée n’a pas démontré qu’il y avait eu bris de confidentialité. C’est pourquoi elle n’avait pas été congédiée, mais déplacée dans un secteur moins fragile. Mais tu ne peux te permettre le moindre doute.»




« Une Jambette »




Pour l’ex-enquêteur Jean-François Brochu, qui a déjà coincé des taupes policières durant ses 33 ans de carrière, «ça n’a pas de bon sens».




«Je ne serais pas capable de travailler avec une personne qui va souper avec des motards et qui a accès à des banques de données policières, à des renseignements sur des témoins ou qui entend des conversations entre enquêteurs», a dit le retraité de la Sûreté du Québec.




Pour lui, «la police de Laval a fait ce qu’elle avait à faire, mais s’est fait faire une jambette».




«Imaginons une éducatrice du centre jeunesse de Laval, où on sort les jeunes mineures de la prostitution, assise à la même table que des membres d’un gang de rue. Est-ce que ce serait différent?»




 


 



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