La langue française cessera de reculer en Amérique le jour où le Québec sera devenu indépendant, avec véritablement le français comme langue officielle et la langue anglaise considérée comme une langue parmi d’autres groupes linguistiques occupant le territoire, comme la langue française l’est devenue dans le reste du Canada.
Malgré les récentes statistiques publiées dans la foulée du dernier recensement et qui font ressortir le recul de l’usage du français au Québec et au Canada, les jeunes libéraux de Phillippe Couillard ont poussé l’audace jusqu'à proposer d’ouvrir les écoles anglaises aux Québécois de souche francophone. Voulant ménager la chèvre et le chou, le premier ministre se refuse à apporter des modifications à la loi 101 tout en implorant les anglophones qui ont quitté le Québec d’y revenir. Un retour significatif de ceux-ci contribuerait à faire fléchir encore plus le poids démographique des francophones et légitimerait du coup le bilinguisme institutionnel dans lequel se complaît son parti.
Si Jean Lesage fut un artisan de la Révolution tranquille, Philippe Couillard est en voie de devenir un des maîtres d’œuvre de la disparition tranquille en favorisant l’étiolement de langue française sur notre territoire à seule fin de se maintenir au pouvoir. Le clientélisme qu’il pratique auprès de la population anglophone pourrait s’avérer désastreux pour la langue et la culture de la majorité des Québécois. Le premier ministre compte continuer de s’accaparer le vote anglophone par son inaction quant à la protection de la langue française et par une sympathie bien sentie aux inquiétudes surfaites de la communauté anglophone.
Les anglophones du Québec sont pourtant loin d’être une minorité maltraitée ou en péril comme peut l’être la minorité francophone dans d’autres provinces ou territoires du Canada. Le financement des services publics octroyés à la population anglophone québécoise demeure largement supérieur à leur taux de présence historique et il est facile de le constater dans des secteurs comme la santé ou l’enseignement supérieur. C’est en quelque sorte un PLQ transformé en otage par l’accaparement du vote anglophone qui manifeste peu de ferveur pour la question linguistique et qui préfère taire les privilèges dont cette minorité jouit.
Il ne faut pas perdre de vue que les francophones sont une minorité linguistique au Canada malgré leur majorité en sol québécois et qu’ils continueront de faire face aux appétits insatiables de leurs concitoyens anglophones pour l’émancipation de la langue de la majorité canadienne. Il serait commode pour plusieurs politiciens que la communauté francophone du Québec se fonde dans la mosaïque du multiculturalisme afin que l’anglais soit la langue commune et qu’ils puissent faire sauter les fragiles verrous de la loi 101 protégeant la langue française.
Selon certaines sources, le CRTC étudierait la demande de la mise en ondes d’un poste de nouvelles continues dans une vingtaine de langues les plus parlées au Canada et le tout sous-titré en langue anglaise. Cela reflète parfaitement le bilinguisme canadien, à savoir l’anglais et la traduction simultanée, qui répond aux désirs des politiciens fédéralistes. L’issue de l’indépendance serait-elle de choisir de vivre en français plutôt qu’en traduction simultanée?
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