Washington | L’un des principaux magazines évangéliques américains, Christianity Today, appelle dans son dernier éditorial à la destitution de Donald Trump, le jugeant «moralement perdu», et le président lui a sèchement répondu.
La publication a souligné dans son texte jeudi qu’elle se tenait en général à l’écart de la politique, «mais nous sentons qu’il faut parfois que nous disions clairement nos opinions sur les affaires politiques».
«Les faits dans ce cas précis sont sans ambiguïté», écrit-elle. «Le président des États-Unis a tenté d’utiliser son pouvoir politique pour forcer un dirigeant étranger (le président ukrainien) à harceler et discréditer» l’un de ses opposants politiques, l’ancien vice-président démocrate Joe Biden.
«Ce n’est pas seulement une violation de la Constitution; ce qui est plus grave, c’est que c’est profondément immoral» , juge Christianity Today.
Donald Trump, qui jouit d’une solide popularité chez les chrétiens évangéliques blancs (même si sa cote est passée de 81% en 2016 à moins de 70% aujourd’hui), a répondu à cette attaque vendredi matin sur Twitter.
«Aucun président n’a fait davantage pour la communauté évangélique, et aucun ne s’en approche même un tant soit peu», a-t-il écrit, qualifiant la publication de «magazine d’extrême gauche» et assurant qu’il ne la lirait plus.
Le milliardaire, poursuit l’éditorial de Christianity Today, «a lui-même reconnu des actions immorales dans les affaires et dans sa relation aux femmes, ce dont il reste fier».
«Son fil Twitter à lui seul, avec sa série habituelle de désinformations, de mensonges et de calomnies, est un exemple presque parfait d’un être humain qui est moralement perdu et confus».
Pour le magazine, les auditions au Congrès qui ont mené mercredi à la mise en accusation du président par la Chambre des représentants « ont mis en évidence les failles morales du président, au vu et au su de tout le monde ».
«Les partisans évangéliques de Trump évoquent les nominations qu’il a faites à la Cour suprême (de juges conservateurs), sa défense de la liberté religieuse et sa gestion de l’économie, entre autres choses, comme autant d’exploits pour justifier leur soutien au président», développe l’éditorial.
«Nous pensons que les auditions ont rendu absolument clair (...) le fait que le président Trump a abusé de son autorité dans un intérêt personnel et a trahi son serment constitutionnel».