Le gouvernement Couillard

Un gouvernement de lutte des classes

Tribune libre

Tous (ou presque) se rappellent le célèbre appel de Karl Marx : «prolétaires de tous les pays, unissez-vous».
Quand je jette un coup d’œil critique et désabusé sur les politiques du gouvernement Couillard, je pense souvent que le nouveau cri de ralliement est : «cossus du Québec et de tous les pays, unissons-nous pour devenir plus cossus et pour bien protéger la coterie du 1% dont nous sommes les fidèles larbins».
Nous, les Québécois, nous sommes nombreux à nous laisser "enfirouaper" par le discours «terroriste» des tenants du pouvoir qui ne cessent de nous dire qu’il n’y plus d’argent et qu’il faut couper partout, en le regrettant sincèrement.
Le problème, c’est que ces politiciens ont, personnellement et socialement, de l’argent et que tout est mis en œuvre pour qu’ils en gagnent toujours plus.
Le problème, c’est que nous vivons dans un monde dans lequel il y a une pléthore de multimilliardaires, un monde dans lequel les paradis fiscaux pullulent, un monde dans lequel il y a une foultitude de «trucs» permettant aux riches de ne pas participer à la vie publique, de ne pas ouvrir toutes grandes les portes de l’éducation, de l’instruction, de la santé et de toute une gamme de services sociaux et humains.
Si d’aucuns pensent que j’exagère, je leur suggère de se pencher sur les propos du multimilliardaire Warren Buffet, ce «marxiste inversé», qui rappelle que la lutte des classes existe toujours, plus que jamais. Buffet ajoute que c’est sa classe sociale qui a triomphé, contrairement aux rêves des marxistes, des communistes, des socialistes, des anarchistes, des humanistes et de milliards d’êtres humains. Buffet affirme clairement, en anglais, «la lutte des classes existe, nous l'avons gagnée».
Quand je vois qu’un gouvernement sans âme, sans «cœur», sans compassion, et sans solidarité, humaine ou humanitaire, est en train d’appauvrir allègrement les citoyens pauvres et ceux de la classe moyenne, je souhaite ardemment le retour de Karl Marx et de la pensée critique.
Dans Le Devoir du lundi 2 novembre 2015, François Brousseau parle de la terreur récompensée. Il fait surtout allusion aux élections récentes en Turquie, et à la victoire «terroriste» du président Tayyip Erdogan.
Il serait intéressant de discuter longuement de la rentabilité de la terreur et de divers terrorismes. Pour le moment, je dirai que nous, braves Québécois, nous sommes nombreux à penser, bien terrorisés, que c’est vrai qu’il n’y a plus d’argent.
Si ma mémoire ne me trahit pas, Karl Marx parlait aussi de l’aliénation.


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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    11 novembre 2015

    Cette soi-disant ''lutte des classes'' est nécessaire pour permettre au 1% de se maintenir. Cette lutte est entretenue par la petite élite mafieuse au sommet. Graisser quelques privilégiés (i.e. les lèche-bottes), et couper les autres qui refusent. Diviser et régner.
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    _ Un excellent documentaire (en anglais), expliquant comment faire pour dresser les gens les uns contre les autres, et en PROFITER, dès la tendre enfance:
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    _Episode 296 – How to Herd Your Tax Cattle
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    _ https://www.corbettreport.com/episode-296-how-to-herd-your-tax-cattle/
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    _ Il explique aussi comment contrecarrer les corporations de menteurs, de voleurs et de manipulateurs et leur faux ''média''.
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    _ Documentaire fortement conseillé à tous ces Québécois :
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    _ ''-J'y peux rien.''
    _ ''-De toutes façons, ça ne me concerne pas.''
    _ ''-Pourquoi parler de ça, c'est rien que du négatif.''
    _ ''-Même si je paie des taxes et des impôts à des criminels, je m'en fout, je n'ai aucune influence sur la situation''.
    _ ''-De toutes façons, je serai plus là quand tout ce système mafieux tombera.''
    _ ''-Je n'y peux rien rendu à mon âge, j'aime tellement mes petits enfants, penses-tu que je vais leur expliquer dans quel système pourri ils vivront?''.
    _ ''-Je ne suis qu'un pauvre petit québécois sans importance.''
    _ ''-Cela ne me concerne pas."
    _ ''On vit dans une démocracie, tout va se régler tout seul''.
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    _ Quant à M. Erdogan, surprenant qu'il ait été ''élu'', étant devenu indésirable depuis qu'il a signé quelques contrats avec des pays non alignés avec la NATONarcoPétropiasse et demandé une solution pour régler le conflit Israélo-Palestinien. Le 1% aurait préféré Mr Gul, et ses petits amis US, dit-on:
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    _ BFP Exclusive- William Engdahl on Fethullah Gülen & One World Government -
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    _ http://www.boilingfrogspost.com/2015/02/10/bfp-exclusive-william-engdahl-on-operation-gladio-fethullah-gulen-one-world-government/_
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  • Archives de Vigile Répondre

    11 novembre 2015

    Monsieur Lachapelle, vos commentaires m'ont ravi. Je connais assez bien les idées d'Alain Deneault. Je vais les approfondir.
    Je pense qu'un des grands signes de l'aliénation (nombreux sont les signes), c'est cet engouement de millions de Québécois pour une pléthore d'humoristes, la plupart médiocres. Cela dure et perdure depuis une trentaine d'années.
    Je n'ai rien contre l'humour, bien au contraire. Mais j'aime bien l'humour qui jaillit dans le cours de la vie quotidienne. Il est plus "humoristique" que l'humour débiloïde de trop nombreux humoristes, lesquels détruisent l'humour, en prétendant le servir.
    François Rabelais avait inventé le mot "agélaste" pour désigner les personnes qui ne rient jamais, qui n'ont aucun sens de l'humour. J'aime bien ce mot. Rire est précieux. Le sens de l'humour, c'est aussi, très largement, savoir rire de soi-même, savoir manier l'autodérision. Il y a une foultitude de formes humoristiques. Mais il est toujours nécessaire de jouir du talent d'humoristes décapants, insolents et clairvoyants qui ouvrent des fenêtres sur l'univers dans lequel nous vivons. Les Cyniques, Sol, Deschamps, RBO (parfois) ont su dénoncer les salopards qui nous aliènent, nous fourrent, nous exploitent, nous oppriment et nous abrutissent.
    Il serait possible d'en dire beaucoup sur la question de l'aliénation. Mais je m'arrête ici.
    Jean-Serge Baribeau

  • François A. Lachapelle Répondre

    10 novembre 2015

    N'en déplaise aux néolibéraux marchant derrière Philippe Couillard, mon livre de chevet est d'Alain Deneault, portant le titre " La médiocratie ". ( Lux 2015 )
    Au Québec, vous avez raison Monsieur Baribeau de parler d'aliénation. Voici les constats reliés à une aliénation niée par les Québécois tels que présentés dans le livre " La médiocratie " à la page 129.
    Citation: « S'il est arrivé un temps aux conquis d'associer le projet de leur essor à la lutte des classes, en parlant de la connotée « émancipation » du Québec, tout au plus leur histoire a-t-elle accouchée d'une classe moyenne alourdie de ses attributs, que Charles Wright Mills dépeint encore une fois durement: « la communauté de leurs intérêts ne suffit pas à les unir, leur avenir ne semble pas dépendre d'eux-mêmes. [ ...] Ils sont divisés à l'intérieur, à l'extérieur, dominés par des forces qui les dépassent. »
    Même si notre aliénation est profonde et niée, donc tombant dans l'inconscient, je sais que la sécession possible du Québec fait trembler le Canada-anglais, les boys de Toronto. Ils n'ont pas oublié le référendum serré-volé-non-gagné du 30 octobre 1995. Pourquoi ? Parce que l'aliéné qui se réveille est plus courageux que le fraudeur qui le domine.