« I have a dream »
Martin Luther King
Je hais la guerre, tout ce qui s’y rapporte, tout ce qu’elle charrie de destruction, de malheurs et de souffrances. Pour cette raison, comme Martin Luther King, dans sa lutte contre la ségrégation à l’égard des noirs, j’ai moi aussi un rêve grandiose pour le Canada. Que le pays exerce sa pleine souveraineté en politique étrangère. Qu’il quitte, pour ce faire, l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) et qu’il devienne le champion de l’Organisation des Nations unies (ONU) au service du droit, de l’équité et de la justice entre les peuples, entre les nations. Que le Canada consacre toutes ses ressources humaines, matérielles et financières déroutées de l’OTAN dans ce but.
De par son histoire sur la scène internationale, modeste et pacifique, le Canada peut seul jouer au départ ce rôle et s’adjoindre en cours de route, d’autres peuples, d’autres nations disposées à travailler dans le même sens. Je désespère de voir un seul dirigeant politique canadien, un seul parti politique disposé à œuvrer pour un monde de paix. C’est donc aux citoyens canadiens qu’il revient d’imprimer une nouvelle orientation libre et souveraine en matière de politique étrangère. Que la politique internationale du Canada soit débattue démocratiquement au sein du pays comme tous les autres enjeux tels la santé, l’éducation, les orientations économiques…
Le Canada a le droit d’avoir une politique intérieure pour défendre ses institutions et son territoire. Il ne faut pas être naïf pour en douter. C’est une toute autre affaire cependant d’engager ses forces défensives dans des opérations hors des frontières canadiennes pour obéir à des impératifs commandés de l’extérieur, dans le cadre d’alliances militaristes forcées qui nous mènent tout droit à la catastrophe planétaire. Qu’il soit acquis qu’aucun pays étranger ne puisse dicter pour quelle que raison que ce soit la politique internationale du Canada. Faut-il être plus explicite ?
J’ai sous les yeux une copie du journal Le Devoir, volume XV, No. 231, du 1er octobre 1924. En première page, on peut lire le titre suivant : « La Société des nations désire abolir à jamais la guerre ». La Société des nations est l’ancêtre de l’ONU. L’article rend compte d’un rapport soumis à la Société des nations ; je le cite in extenso : « Dans ce rapport, des chapitres traitent de la guerre agressive, du droit de coercition de la Cour internationale de justice, du renforcement des méthodes pacifiques de procédure, de la juridiction intérieure des États, de la réduction des armements et des sanctions. (…) Notre but, dit ce rapport, était de rendre la guerre impossible et de la détruire à tout jamais. Le plan projeté interdit les guerres de toute nature et pose la règle que les différends devront être réglés par des moyens pacifiques ».
C’était il y a un siècle et quinze ans avant la Seconde Guerre mondiale ! Devant la dévastation et les ruines fumantes des deux guerres mondiales, les politiciens de l’époque ont pris l’engagement moral suivant : « Plus jamais ça ! ». Pour que le « Plus jamais ça » se réalise, il faut renforcer les institutions internationales malmenées actuellement, en faisant en sorte que l’humanisme triomphe sur toutes autres considérations.
C’est ici que mon beau rêve pour la canada prend sa source, une source d’eau vive, de liberté, d’espoir pour un monde pacifié. Car il n’y a qu’une seule humanité, la nôtre, unique et irremplaçable. Il serait temps de s’en rendre compte et d’arrêter de se blesser, de se meurtrir dans des guerres absurdes. Car la guerre « nucléarisée » d’aujourd`hui, quoi qu’on en dise, est d’une stupidité infinie.
Yvonnick Roy
Québec
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1 commentaire
François Champoux Répondre
30 septembre 2024Bonjour Yvonnick Roy,
Enfin un écrit dans Vigile Québec qui contrebalance les blessures des guerres insensées. Bravo et merci de votre intelligence qui ne souffre d’aucun sentiment ni d’infériorité ni de supériorité!
Animé d’un humanisme à construire chaque jour tout au long des années de vie de tout un chacun. Oui, les humains veulent vivre en paix et doivent y consacrer les efforts à cette fin.
Merci d’avoir osé cette réflexion qui nous interpelle toutes et tous, surtout nos élus qui ont le pouvoir de décider la paix ou la guerre.
François Champoux, Trois-Rivières