Politique fédérale

Trudeau et Singh: une entente fragile

Michael Rousseau et la «langue de Molière»

Tribune libre

 




En négociant une entente avec le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, pour gouverner jusqu’en 2025, moyennant l’instauration d’un programme de soins dentaires pour les plus démunis et d’un régime universel d’assurance médicaments, le premier ministre libéral Justin Trudeau devrait assurer sa survie jusqu’à 2025.

Dans ces circonstances, deux questions me triturent les méninges : compte tenu que quatre budgets seront déposés par le gouvernement de Justin Trudeau d’ici 2025, qu’arrivera-t-il si, d’ici là, un élément inacceptable aux yeux des néo-démocrates apparaît dans un budget, compte tenu que l’entente prévoit que le NPD s’engage à ne pas faire tomber le gouvernement d’ici l’échéance de l’entente? En d’autres termes, le NPD marchera-t-il sur ses principes pour respecter l’entente ou la déchirera-t-il tout simplement?

Dans le même ordre d’idée, si l’on considère que le programme de soins dentaires pour les plus démunis et le régime universel d’assurance médicaments représente la pierre angulaire de l’entente aux yeux des néo-démocrates, comment l’entente réussira-t-elle à se maintenir dans l’hypothèse où les deux partis n’arrivent pas à s’entendre sur le contenu d’un ou des deux programmes?

Je ne possède pas de boule de cristal mais je demeure perplexe eu égard à la durée de vie de cette entente qui m’apparaît reposer sur des bases fragiles. Le NPD représente le troisième parti d’opposition aux Communes et le PLC, même minoritaire, n’en constitue pas moins le parti au pouvoir. Force est de constater que le rapport de force est pour le moins inégal. En bref, la véritable question demeure la suivante: jusqu’à quand l’entente tiendra-t-elle?

Michael Rousseau et la «langue de Molière»

En novembre 2021, en marge d’un discours prononcé en anglais devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, le grand patron d’Air Canada, Michael Rousseau, avait affirmé aux journalistes avoir «toujours pu vivre à Montréal sans parler français», une déclaration qui avait suscité un tollé d’indignation dans la population.

Près de quatre mois plus tard, après s’être engagé à suivre des cours intensifs en français, devant le comité fédéral sur les langues officielles à Ottawa, le Montréalais d’origine, né d’une mère francophone, s’est contenté de baragouiner un texte en français avec énormément d’effort pour ensuite répondre aux questions des élus fédéraux uniquement en anglais. Décidément, force est de constater que Mr Rousseau éprouve des difficultés avec la langue de Molière.

Avec un dirigeant qui n’a jamais jugé utile, voire essentiel, de parler français au Québec, et qui dirige un conseil d’administration dont seulement le tiers peut comprendre ou parler le français même si le siège social d’Air Canada se trouve à Montréal, ce n’est pas pour rien qu’Air Canada se fait régulièrement adresser des remontrances par le commissaire aux langues officielles du Canada qui ne dispose pas actuellement du pouvoir d’imposer des pénalités financières.

De toute évidence, ou Michael Rousseau n’a pas la «bosse» du français ou il n’a nullement l’intention de parler couramment le français un jour… et je serais porté à opter pour la deuxième hypothèse!


Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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